mardi 23 juillet 2013

Une carte pour l'enfer, Miyuki Miyabe




Un policier temporairement sur la touche à cause d'une blessure va accepter d’enquêter à titre privé sur la disparition de la fiancée du neveu de sa défunte femme. En effet, Shoko a disparu lorsque son jeune et brillant fiancé, banquier, lui dit avoir découvert qu'elle ne pouvait obtenir une carte de crédit puisqu'elle était inscrite au fichier des insolvables...

Assez rapidement Honma, l'oncle inspecteur, va découvrir que Shoko n'est pas qui elle prétend être, qu'elle a pris l'identité d'une autre. L'intrigue va se construire autour de la question pourquoi a t elle pris l'identité d'une autre? Et qu'est devenue la "vraie" Shoko?

Lorsque l'on lit des romans étrangers, il est toujours important de se replacer dans le contexte et les coutumes du pays, et dans ce roman, l'auteur a réellement voulu faire passer un message sur le surendettement lié à l'utilisation sans discernement des cartes de crédit et la facilité avec laquelle on peut souscrire à cette forme de crédit ce qui va conduire à des situations inextricables... Si ce genre de situation existe dans tout les pays dit développés  elle prend des proportions très importante au Japon où l'honneur des personnes surendettés est remis en cause alors que c'est une valeur essentielle pour les japonnais. L'auteur veut mettre en cause les organismes de crédit qui incite les gens à souscrire à leur offre et promouvoir la solution de la faillite personnelle. Pour lui, ce n'est pas une solution de facilité mais un moyen de rétablir les forces en présence.

N'ayez pas peur du sujet, l'intrigue est très bien construite et on suit avec intérêt l'enquête d'Honma pour reconstituer les pièces du puzzle même si parfois on se perd un peu entre tous ses personnages (je crois que j'ai plus de difficultés à retenir les noms et prénoms japonnais également...). On le suit donc avec intérêt cet inspecteur en ayant toujours du mal à admettre l'inévitable jusqu'au dénouement final que l'on pressent dès le début sans vouloir y croire...

C'est donc un bon roman policier même si l'auteur a aussi voulu faire preuve de pédagogie sur cette question du surendettement qui lui tient manifestement à coeur et qui semble être un réel problème sociétal au japonnais (en France également d'ailleurs...). 

Encore une belle découverte avec ce roman qui me permet de connaître un peu plus le Japon et ses moeurs grâce au challenge Écrivains japonais organisé parAdalana.


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8 commentaires:

  1. Un livre à lire donc ! C'est toujours un peu le problème chez Miyubi Miyake le nombre d'intervenants et les noms qui ne nous sont pas familiers, ce qui ne facilite pas la lecture mais comme on veut savoir, on avance.

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    1. oui, je le conseille vraiment malgré le petit bémol que tu soulignes.

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  2. Si on en découvre un peu plus sur la façon de vivre des japonais, je suis preneuse.

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    1. ce livre est aussi très intéressant de ce point vu là car hormis qu'il s'agisse d'un très bon polar, l'auteur délivre également un message qui semble lui tenir à coeur et sur un thème qui touche l'ensemble de la société japonnaise.

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  3. Je ne connais pas cet auteur mais note ce livre avec plaisir ^^merci du partage !

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  4. je lis "le diable chuchotait" moins prégnant sur la vie japonaise, plus "généraliste" car l'histoire pourrait se passer n'importe où

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    1. l'histoire pourrait aussi se passer dans n'importe quel pays industrialisé mais les conséquences et les proportions prises sont pour le coup très japonaise et font d'une histoire de surendettement un très bon polar!

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