vendredi 22 mars 2013

Le vieux qui lisait des romans d'amour, Luis Sepùlveda




Il y a des livres, sans trop savoir pourquoi, que l'on connait, dont on nous a recommandé la lecture à maintes reprises, et puis on fait autres choses, plutôt on en lit d'autres, enfin bref on passe à côté, et bien on a tort! Je vais rien écrire qui ne l'ai déjà été sur ce livre, c'est tout simplement un chef d'oeuvre, un petit bijou de 120 pages à savourer. Ce billet ne doit avoir qu'une utilité : encourager le plus de gens à lire ce livre. 

Antonio José Bolivar alias le vieux qui lisait des romans d'amour vit à El Idilio au coeur de la forêt amazonienne. Un chasseur blanc est retrouvé mort, les Shuars (peuple de l'Amazonie) sont accusés à tort, Antonio José Bolivar va partir à la recherche du vrai coupable : une panthère folle de douleur qui a goûté au sang des hommes...

Ce livre est un réquisitoire sur la folie des hommes qui détruisent la nature, qui tue impunément les hommes et les animaux qui se trouvent sur leur chemin, juste par appât du gain. Antonio José Bolivar n'est pas un homme parfait, il n'est pas moralisateur, c'est un homme simple qui fait partager son expérience de la forêt amazonienne.
C'est un livre sur la nature, un livre drôle, en toute simplicité et sans le côté moralisateur, Luis Sepúlveda nous donne une leçon d'écologie.

Laissez vous  simplement emporter par la beauté, les couleurs, la magie de ce livre...

Antonio José Bolivar ôta son dentier, le rangea dans son mouchoir et sans cesser de maudire le gringo, responsable de la tragédie, le maire, les chercheurs d'or, tous ceux qui souillaient la virginité de son Amazonie, il coupa une grosse branche d'un coup de machette, s'y appuya et prit la direction d'El Idilio, de sa cabane et de ses romans qui parlaient d'amour avec des mots si beaux que, parfois, ils lui faisaient oublier la barbarie des hommes.

Ce livre me permet de continuer ma participation aux challenges :  Défi Cent Pages, Petit Bac et  Romans Cultes. 

pett bac 2013


mercredi 20 mars 2013

La Moustache, Emmanuel Carrère

Un homme décide, par défi et pour surprendre sa femme et ses amis, de se raser la moustache alors qu'il en porte une depuis plusieurs années. Mais, contrairement à ce qu'il avait imaginé, personne ne le remarque. Pire, les gens soutiennent qu'il n'en jamais porté... Dès lors, la question de la folie se pose, est ce moi qui déraille ? Ou est une mauvaise plaisanterie ? Ou encore un complot ?

Ce roman est assez déconcertant, Emmmanuel Carrère réussit tout de même le tour de force de nous écrire 180 pages sur les divagations d'un mec qui a décidé de raser sa moustache et les conséquences que ça peut avoir sur sa vie...

Jusqu'à la fin, l'auteur nous balade entre délire et réalité, on finit d'ailleurs le livre sans vraiment savoir qu'en penser, qui est fou, qui a raison, ou est la réalité? Nous n'avons jamais cette réponse. 

Ce livre est peut être trop bizarre pour mon goût et certains passages sont un peu ennuyeux bien que le dernier tiers du roman soit plus prenant avec une tension à son paroxysme.

Je ne suis pas enthousiasmée par cette lecture pour autant il faut lui reconnaître son originalité, et la fin fait froid dans le dos. En résumé, je suis assez perplexe et je vous encourage plutôt à lire la classe de neige, l'adversaire et si je ne devez en retenir qu'un : d'autres vies que la mienne

vendredi 15 mars 2013

A jamais, Julian Barnes





Ce livre est un recueil de trois nouvelles : 

Expérience : nous relate l'aventure d'un jeune anglais débarquant à Paris et qui suite à un quiproquos, rencontre les surréalistes en pleine réflexion sur le sexe et le soumettent à une expérience dont il va se rappeler sa vie durant.  
A jamais : revient sur le pèlerinage annuel d'une soeur en France sur les champs de bataille en souvenir de son frère Sam mort lors de la Grande Guerre. C'est l'occasion pour l'auteur de réfléchir sur la persistance de nos souvenirs, sur l'intérêt de ces lieux de commémoration dans la mémoire collective. 
Ermitage : nous parle de deux jeune femmes anglaises qui décident de racheter une vignoble bordelais à l'aube du XXe siècle, c'est une réflexion sur l'authenticité des choses et des relations.

J'ai beaucoup apprécié ces trois nouvelles, toutes en finesse, qui sur un air de prime abord très léger, nous amènent à réfléchir sur des thèmes très intéressant comme la mémoire, l'influence des rencontres sur le cours de notre vie, les apparences...

Ce recueil me donne envi de lire d'autres romans de cet auteur que je ne connaissais que de nom...

Je poursuit ainsi ma participation au Défi Cent Pages.

mercredi 13 mars 2013

Une parfaite chambre de malade, Yoko Ogawa

Ce livre comporte deux nouvelles :

Une parfaite chambre de malade nous raconte l'histoire d'une jeune fille dont le frère cadet, malade, vit les derniers mois de sa vie dans une chambre d'hôpital. Elle vient le voir chaque jour et se crée ainsi entre eux une intimité qui n'existait pas auparavant. 

C'est une belle histoire sur la fin de vie, sur le temps qui passe inexorablement mais également sur l'amour entre un frère et une soeur :

"Jusqu'alors, je ne savais pas que mon frère pouvait être aussi attachant. Lorsque j'étais assise sur le sofa à côté de son lit, je m'appliquais à recueillir les sentiments que j'éprouvais envers lui. Cela ressemblait à une histoire d'amour qui commence. C'était tiède et doux comme lorsqu'on tient un bébé tout nu dans ses bras. Je suis toujours ainsi quand je commence à aimer quelqu'un."
Cette nouvelle nous parle également du difficile chemin des personnes qui accompagnent un proche dans ces derniers moments. Le passé qui ressort inévitablement et on en apprend plus sur la narratrice et ses obsessions.

La désagrégation du papillon nous parle d'une jeune femme qui est contrainte de placer sa grand mère dans une maison de retraite et le vide que l'absence représente pour elle ainsi que la culpabilité qu'elle ressent. Élevée par sa grand mère, elle a ainsi perdu son point de repère dans la vie et son placement la conduit à une introspection entre rêve et réalité.

Cette nouvelle est plus dérangeante, j'ai eu des difficultés à suivre la narration et j'ai nettement préférée Une parfaite chambre de malade. Pour autant La désagrégation du papillon a le mérite d'aborder le thème de la fin vie et du sort des personnes âgées et notamment celles atteintes de sénilités. 

Ces nouvelles sont originales et abordent tout en pudeur des thèmes difficiles.


J'ai lu ce livre dans le cadre du challenge Écrivains japonais organisé par Adalana.

Logo écrivains japonais_1


vendredi 8 mars 2013

Dix petits nègres, Agatha Christie

Je n'avais pas disparu mais j'étais occupée par notre récent déménagement où la lecture avait fait place au cartonnage, peinture, et autres travaux, mon esprit étant largement occupé par la rénovation de cette nouvelle maison qui bien qu'étant loin d'être finie, n'a pas réussi à m'éloigner plus longtemps de mes chers livres et de ce blog. Mais fait tout de même à noter, je n'ai lu aucun livre durant le mois de février, cela faisait très longtemps que cela ne m'était pas arrivé...

Mise à part ce bref aparté expliquant ma soudaine absence, j'ai repris la lecture avec un classique du roman policier : Dix petits nègres de la reine du crime Agatha Christie... Je dois avoir la mémoire d'un poisson rouge lorsqu'il s'agit de se souvenir des meurtriers dans les livres d'Agatha Christie puisque je ne me rappelais pas de celui ci bien qu'ayant lu ce roman dans ma jeunesse, après tout, tant mieux pour moi, j'ai la surprise à chaque fois...

Pour en revenir à ce roman, dix personnages se retrouvent pour des raisons diverses sur l'île du nègre. Très vite ce qui devait être un agréable séjour se transforme en cauchemar. Les dix personnages sont accusés d'un crime qui serait resté impuni, et le premier convive s'étrangle et meurt sur le champs. D'autres victimes vont suivre comme la litanie de cette comptine qui donne le titre du livre et la psychose monte crescendo. 

C'est un huis clos où la tension est palpable et ne cesse de progresser, et où la suspicion  est omniprésente, le meurtrier ne peut être une personne extérieure dès lors qui parmi les convives est le fameux Monsieur  A.N.O'Nyme. 

L'atmosphère oppressante, les énigmes et les rebondissements sont orchestrés d'une telle façon que vous ne pouvez à aucun moment deviner qui est le meurtrier. Les personnages, tous aussi méprisables les uns que les autres, sont crédibles et très bien décris. Ce roman policier est une parfaite réussite, le dénouement final diabolique est une merveille. 

Agatha Christie révèle une fois de plus tout son talent dans ce qui doit être considéré comme un classique et un modèle du genre. Je ne saurais trop que vous conseillez, si ce n'est déjà fait, de lire ce chef d'oeuvre de la littérature!


Ce livre poursuit ma participation au challenge petit bac d'Enna dans la catégorie nombre : DIX.

pett bac 2013