jeudi 26 juin 2014

En finir avec Eddy Bellegueule, Edouard Louis

Je vais être clair tout de suite, j'ai rarement été aussi mal à l'aise après avoir fini de lire un livre. Avant ma lecture, je ne connaissais que ce qui était présenté comme le thème principal du livre : la non acceptation par les milieux dits populaire de l'homosexualité d'un des siens. Lors de cette lecture, même si le thème de l'homosexualité est un élément central du livre, j'ai plus vu un règlement compte de l'auteur avec sa famille et son milieu qu'il vomit.

Je ne prétends pas qu'il n'y a pas de quoi avoir de la rancœurs envers son milieu et sa famille, mais je trouve cela facile sous couvert d'un prétendu roman, ou plutôt d'une auto fiction, qui selon moi relève plus du témoignage dans ce cas précis, de procéder à une attaque en règle de son passé.

Je n'ai rien non plus contre l'auto fiction, j'aime beaucoup les romans d'Emmanuel Carrère, j'ai apprécié le roman de Delphine de Vigan, même si de la même façon j'ai ressenti aussi un certain mal aise et un sentiment de voyeurisme, en tout cas rien de comparable avec le roman d'Edouard Louis!

Tout d'abords, puisque les deux auteurs précédent, ont toujours selon mon humble avis de petite lectrice, un tout autre talent qu'Edouard Louis. Mais surtout, qu'ils sont su avoir le recul indispensable sur leur histoire, ce qui permet de différencier le témoignage du roman d'auto fiction. Ainsi, le regard de Delphine de Vigan sur sa famille et surtout sur sa mère est touchant. Celui d'Edouard Louis sur les siens n'est que négatif, même lorsqu'il écrit que ses parents font des tentatives pour lui démontrer leur affection, il dit lui même que cela lui est indifférent.

C'est un jeune homme en colère qui à travers ce livre (je ne peux en aucune façon l'appeler un roman) déverse toute sa haine sans concession. Il présente ce milieu, rural dans le Nord de la France, avec une série de cliché : misérabilisme, pauvreté, fainéantise, alcoolisme, jeunesse sans avenir abruti par la télévision, mal bouffe, sexualité précoce, violence gratuite...  

Ce manque de recul est très préjudiciable selon moi au message qu'il a voulu faire passer et qui pourtant est absolument nécessaire lorsque l'on a pu voir tant de gens dans la rue contre le mariage pour tous. Dénoncer l'homophobie, notamment en racontant sa propre histoire est essentiel, aujourd'hui trop de personnes sont encore dans cette ignorance. Ce qu'il a pu vivre est absolument abominable, et on a du mal à comprendre que cela existe encore. Pourtant, je n'arrive en aucune façon à être touché par son histoire qui pourtant me révolte.  

J'ai rarement eu un avis aussi négatif sur une de mes lectures, et j'ai pourtant laissé passé un peu de temps avant de l'écrire, parfois cela permet de donner une juste mesure à ce que l'on peut ressentir. Mais, plus d'un mois après, tout ce que je retire de ce livre c'est un sentiment profond de mal être ne me souvenant que des scènes les plus insoutenables, et j'ai beau chercher un aspect moins noir ou négatif, il m'est impossible d'en trouver...

Je serais tout de même curieuse de lire son deuxième livre, qui j'ose espérer sera pour le coup un roman.


vendredi 30 mai 2014

Le confident, Hélèné Gémillon

Camille vient de perdre sa mère dans un accident banal, alors qu'elle est en train de faire le tri dans toutes les lettres de condoléance, elle découvre une lettre étrange et non signée, elle pense dans un premier temps à une erreur. Puis, en recevant les suivantes, elle comprend peu à peu que ces lettres lui sont adressées et qu'elle l'a concerne directement, au du moins son histoire familiale.

C'est un beau roman, toute en finesse, qui nous raconte pourtant une histoire terrible, celle d'une femme qui n'arrive pas à tomber enceinte, dans une époque où la femme ne peut se réaliser exclusivement qu'à travers la maternité. C'est un roman sur les origines, les non dits familiaux, qui sont encrés en nous sans pour autant que l'on en est conscience.

Louis et Annie ont grandi ensemble dans un petit village où tous se connaisse, c'est une histoire d'amour empêchée par les malentendus et les secrets. C'est Louis qui raconte cette histoire une trentaine d'année plus tard, son histoire mais aussi celle d'Annie et d'autres personnages qui vont croisés leur chemin à tout les deux et changer leur destin sous fond de deuxième guerre mondiale, ce qui ne peut que compliquer encore un plus les événements.

On peut être choquer ou indigner par les agissements de certains personnages, mais malgré leur côté répréhensible moralement et juridiquement, on ne peut être que touché par la détresse de cette femme mis au ban d'une société qui n'admet pas l'infertilité et qui accuse la femme d'en être la responsable, tout ne serait que question d'hygiène... Par ailleurs, l'ouvrage que consulte le personnage dont le titre est : "Hygiène et physiologie du mariage. Histoire naturelle et médicale de l'homme et de la femme mariés. Hygiène spéciale de la femme enceinte et du nouveau-né" écrit par Auguste Debray est édifiant (rien que le titre, c'est tout un poème....)et si rien n'excuse vraiment le comportement de cette femme, on ne peut comprendre sa détresse et sa volonté d'avoir un enfant par n'importe quel moyen et quel qu'en soit le prix.

La deuxième guerre mondiale n'est qu'en arrière fond dans cette histoire mais elle permet de replacer les personnages dans un contexte et permet l'évocation d'un passé où rien n'est ni tout noir, ni tout blanc, où les bons et les méchants ne sont pas toujours ceux que l'on croit, et où l'on sait qu'il y a toujours plusieurs version à une histoire. 

Et puis, surtout, la force de ce roman, un peu écrit comme un polar, c'est de nous faire réfléchir sur les conséquences que peut avoir une simple phrase, un peu dites sans trop y penser, et les répercussion qu'elle peut avoir sur toute votre vie.

C'est un roman qui m'a touché, ému et un peu remué. L'écriture est simple et sans fioriture, en même temps l'histoire a une telle force intrinsèque que cela semble inutile d'en faire plus. La forme épistolaire n'est pas forcément originale, bien l'auteur l'a maîtrise parfaitement, elle permet de donner à chacun des personnages un voie qui lui est propre dans le roman. L'auteur sait conserver le suspens jusqu'à la dernière page qui nous relève encore un dernier secret alors qu'on pensait avoir déjà tout compris. Ce roman où le thème de la filiation et des origines sont parfaitement abordés, vous permettra de passer un moment fort de lecture. Un très beau premier roman!





mardi 1 avril 2014

Le baby-sitter, Jean-Philippe Blondel

Alex est un jeune étudiant, de 19 ans, dans une ville de province qui a été élevé  par sa mère et qui vit dorénavant seul dans un appartement. Pour arrondir ses fins de mois, il dépose à la boulangerie de son quartier une annonce pour proposer ses services comme baby-sitter. Très vite les propositions affluent et sa bonne réputation lui permet d'offrir ses services régulièrement aux mêmes familles, la boulangère, le père un peu dépressif, le belle Irina...

Alex a un don, il sait comprendre les gens, les adultes comme les enfants, il ressent les choses, tous se confient à lui et trouve du réconfort à lui confier leur sentiments et leur pensée les plus secrète. Il ignore pourtant à quel point il influence la vie de ces familles qui lui laisse ce qu'ils ont de plus précieux. Pour autant, dans sa vie personnel, il aurait bien besoin de rencontrer quelqu'un comme lui qui serait le guider un peu...

Alex est tout de même un personnage quelque peu énervant, son indécision permanente, sa mollesse, nous donne envie de lui botter les fesses, on peut tout de même considérer qu'il est l'archétype de l'adolescent tout juste sorti du lycée et qui fait ses premiers pas dans la vie d'adulte.

Ce livre est agréable à lire, il est remplie de bon sentiment, les situations ne sont pas toujours très crédibles mais cela ne m'a pas vraiment gêné dans le cadre de ce roman qui nous apporte un peu d'optimiste sur les relations humaines. On peut croire un instant que des relations peuvent se nouer autour d'un jeune homme plutôt sympathique et rendre leur vie à tous un peu meilleure.

J'ai trouvé le procédé narratif de la fin intéressant car il nous délivre les pensées de chacun des personnages et nous permets de mieux appréhender l'histoire et surtout les sentiments de tous. Jean Philippe Blondel a une jolie plume et il sait faire passer son message avec le mots justes et si ce livre est résolument optimiste, il ne tombe jamais dans la mièvrerie. 

Sans être un roman inoubliable, Le baby-sitter nous permet de passer un agréable moment, et nous donne envie de dévaler la pente avec tous ces personnages si attachants telle une parenthèse dans nos vies stressantes et pas toujours drôles.

mardi 25 mars 2014

Rome en un jour, Maria Pourchet

Affichage de photo.JPG en cours...Marguerite a organisé l'anniversaire surprise de son compagnon Paul sur la terrasse d'un hôtel. Tandis que Paul refuse de quitter leur appartement, les invités essaient de meubler la conversation dans l'attente de l'invité d'honneur.

Le roman est composé de la succession de court chapitre dont les scènes se déroulent alternativement dans l'appartement de Paul et Marguerite et sur la terrasse de l'hôtel. Tandis que le ton monte entre le couple en même temps le refus de Paul de sortir s'avère irréversible, sur la terrasse de l'hôtel au fur et à mesure que l'invité d'honneur se fait attendre les langues se délient et les mesquineries sont légions.

Je n'ai pas franchement été emballé par ce court roman, typiquement français, ultra nombriliste, plein de bassesses, ne nous épargnant aucun cliché ni lieu commun. Ce livre ne présente que peu d'intérêts, hormis peut être un titre bien trouver et une fin surprenante dans le meilleur sens du terme c'est à dire qui a au moins le goût de l'originalité.

Le règlement de compte entre Paul et Marguerite est sans surprise, les saloperies déversées sur la terrasse sont éculées, les personnages tous plus insignifiants les uns que les autres, par ailleurs on peine à les différenciés... Rajouté à cela quelques longueurs, il n'en faut pas plus pour classer ce roman dans la catégorie passer votre chemin, il y a certainement mieux ailleurs...

La 4e de couverture (que dis je, la fameuse 4e de couverture...), nous promet du rire, de l'ironie, j'ai quelques fois souris mais j'ai plus souvent été irritée voir énervée par les personnages que je ne l'ai trouvé drôle... 

Il me faut tout de même reconnaître à l'auteur un style, un sens de la repartie et du dialogue intéressants, par ailleurs il semble que son premier roman ai reçu une meilleure critique, je me dis pourquoi pas à l’occasion...

Ce livre est plutôt à mon sens une déception même si tout n'est pas mauvais, je n'ai pas su trouver les promesses attendues par le thème proposé qui m'avait pourtant attiré...


mercredi 5 mars 2014

Au revoir là haut, Pierre Lemaître

Au revoir là-haut de Pierre LemaitreJ'ai lu assez peu de prix Goncourt, sûrement par défiance envers les livres primés, mais le livre de Pierre Lemaître m'a intrigué car j'avais déjà lu un de ces romans Robe de marié (le premier livre que j'ai chroniqué sur ce blog...), et j'ai tout de suite eu envie de savoir ce qui avais conduit les jurés du Goncourt a lui attribuer le prix.

La scène inaugurale du livre se passe le 2 novembre 1918, l'armistice est proche, tout le monde ne pense qu'à en terminer avec cette guerre. Sauf le lieutenant Pradelle, un ambitieux sans scrupule qui souhaite finir avec les honneurs est déclenche le dernier assaut qui fera de lui un capitaine. 


Edouard et Albert, victimes collatérales des ambitions de leur supérieur, vont également voir leur destin inextricablement lié lors de ce dernier assaut durant lequel Edouard en voulant sauver Albert va être gravement blessé. Edouard sort défiguré et accro à la morphine de cette guerre, Albert qui lui doit la vie, va prendre en charge son camarade malgré la misère dans laquelle il se trouve... Edouard imagine dès lors une arnaque aux monuments au mort pour se sortir de leurs conditions déplorables.


Le lieutenant Pradelle quant à lui est sorti en héros de la guerre, il a épousé la soeur d'Edouard une riche héritière dont le carnet d'adresse du père ainsi que ses relations vont permettre à ce dernier de réaliser ses ambitions et devenir riche en remportant les appels d'offre de l'Etat émise pour donner une sépulture décentes aux soldats jusqu'à lors enterré dans des charniers...


Après un premier chapitre époustouflant, peut être n'ayons pas peur des mots, le meilleur qu'il m'ai été donné de lire, j'ai été happé par cette histoire sans pouvoir me détacher du livre. L'auteur nous raconte l'histoire de cette immédiate après guerre où l'Etat est dans l'incapacité de gérer la démobilisation de millions de soldats dont on ne s'est que faire à présent que la guerre est finie, ainsi que la nécessité d'honorer la mémoire de ce qui sont morts en héros pour la France. D'autant que la France si prompt à honorer ses morts, délaisse ceux qui sont revenus pourtant en vainqueurs...


Les personnages sont parfaitement crédibles, pas de héros, juste des hommes qui ont tenté de se sortir de la meilleure façon de cette guerre, voir même de vrai salaud qui profite de la confusion de cette fin de guerre pour s'enrichir sur le compte du sentiment de culpabilité, du patriotisme  et de la tristesse de la Nation. Personne n'a pu sortir indemne de cette guerre et chacun va à sa façon et avec plus ou moins de réussite tenter de s'en tirer. Tous les personnages sont importants, même ceux que l'on croit les plus insignifiants comme Joseph Merlin.  


La verve de l'auteur, le style proche de l'oralité rend les situations plus que réalistes, on est sur le champs de bataille avec les poilus, dans leur hôpital, on souffre avec eux, on est dans les charniers, on pleure avec les familles, on s'indigne de l'immoralité ambiante et du rejet des poilus par la société comme si l'on y était... Ce roman féroce ne manque pas d'ironie et Pierre Lemaître manie l'humour noir rendu d'autant plus nécessaire que l'histoire est glauque et les descriptions sans compromis, et de permettre ainsi d'avoir le recul face aux atrocités dont il nous fait part dans ce roman emblématique de ce que la guerre peut engendrer d'horreur.

Un beau roman sur cette période de notre histoire pour lequel j'ai eu un vrai coup de coeur comme j'en avais pas eu depuis très longtemps, je ne peux que vous en conseiller vivement la lecture.

J'inaugure également ma participation au challenge Une année en 14 organisée par Stephie


Une année en 14






vendredi 21 février 2014

Les Déferlantes, Claudie Gallay

Ce livre traînait dans ma PAL depuis très longtemps (je ne me rappelais même pas l'avoir acheté...), j'ai proposé une lecture commune à Ingannmic ,dont je vous laisse découvrir l'avis plus mitigé que le mien, ce qui représente toujours pour moi une bonne motivation pour exhumer un livre de ma PAL.

La narratrice, après avoir vécue un drame, vient se réfugier à la Hague, elle arpente la lande dans le but d'observer les oiseaux, mais également ses habitants. Quant à l'arrivé de Lambert, elle vient bousculé la vie tranquille des habitants et remuer un passé plein de secrets et de non dits...

Je crois qu'avec certains livres, il se passe quelque chose d'assez indescriptible, ils sont là au bon moment, la rencontre peut avoir lieu puisque notre état d'esprit du moment le permet et est propice à cette rencontre. C'est ce qui s'est passé avec moi pour les Déferlantes, ce livre dans lequel je me suis plongé pendant 4 jours m'a permis d'être hors du temps, de trouver une certaine sérénité, état d'esprit qui n'était pas le mien en ce moment.

Il m'est dès lors un peu difficile de donné un avis très objectif sur ce livre qui a su me toucher pour des raisons personnelles plus que par ses qualités intrinsèques. Même s'il n'est pas exempt de certaines faiblesses, le suspens que nous ménage Claudie Gallay est assez vite découvert sans avoir besoin d'être un fin limier. La narratrice peut parfois être un peu agaçante et le mystère autour duquel elle s'entoure, devenir à force sans intérêt pour le lecteur. Et puis ce style très haché, peut être très déroutant, même s'il ne m'a pas gêné sans pour autant que je l'ai apprécié, de la même façon bien que le livre se lise très facilement, on peut lui trouver certaines longueurs...

Pour autant, l'auteur nous dépeint une galerie de personnages qui sont très attachants et pour la plupart très intéressants. Quant à la description du paysage, personnage à part entière du roman, s'est un véritable réussite et contribue pleinement à créer cette atmosphère qui a su me séduire. Et surtout, l'histoire qui entoure Lambert, la psychologie des personnages, cette lourde atmosphère faite de vengeances et de secrets sont autant d'éléments qui peuvent plaire au lecteur.

J'ai donc aimé cette lecture pour les raisons que j'ai exprimé plus haut, il n'en reste pas moins que ce livre présente des défauts qui peuvent rebuter et nuire à la lecture de certains.

Vous pouvez retrouver l'avis de Ingannmic ici.

mercredi 5 février 2014

Doppler, Erlend Loe

Affichage de photo.JPGEn ce début d'année j'avais envie d'une lecture un peu légère teinté d'humour grinçant, j'ai repéré ce livre sur l'excellent blog Voyelle et Consonne, un détour par mon libraire et voici ce que j'ai pensé.

L'histoire commence par la chute en vélo de Doppler, qui va conduire cet homme d'âge moyen menant une vie bien rangée à tout remettre en question en abandonnant femme, enfant, maison et travail pour aller s'installer en périphérie d'Oslo dans la forêt... La mort de son père est également l'autre déclic qui conduire Doppler à rejeter en bloc la manière dont il a vécu jusqu'à présent dans une société qui nous pousse à consommer et à en vouloir toujours plus.

Son parcours va également être jalonné de nouvelles rencontres dont la plus ubuesque est celle avec l'élan, après avoir tuer sa mère pour ce nourrir et qu'il va appeler Bongo, apprivoiser et à qui il va tenter d'apprendre à jouer au memory... Mais aussi le mec de droite pour qu'il n'aura que du mépris ou Dusseldorf un veuf retraité qui n'a jamais connu son père un officier allemand... 

C'est un récit acerbe sur notre société, peu optimisme par ailleurs le livre se finit par ces mots : "C'est la guerre". Doppler ne supporte plus l'application des gens qui mettent tout en oeuvre pour être de bon petit citoyen consommateur. C'est une réflexion intéressante que mène le narrateur sur le plan politico-social de nos sociétés modernes (les relations amicales, l'école, le cinéma, l'éducation...), lui prône comme solution un retour à la nature et à l'oisiveté. Ce livre est mordant, pessimiste, parfois drôle (si on est réceptif à ce genre d'humour ce qui est mon cas mais je sais que cela ne plaît pas toujours), absurde aussi... Même s'il n'échappe pas non plus aux lieux communs sur la télévision, notre société de consommation, le message à le mérite d'être claire et de conduire à une réflexion qu'il n'appartient qu'à nous de prolonger.

En résumé, tout ce qui me fait aimer cet humour nordique même s'il est vrai aussi que Doppler est un personnage parfois détestable qui laisse sa femme enceinte se débrouiller sans aucun remord, par ailleurs la couverture du livre est le parfait reflet du personnage : une personne qui ne cherche absolument pas à être aimer et tout au contraire préfère et recherche la solitude lui qui ne supporte plus le genre humain à cause de son crétinisme, mais qui se rend compte également que l'on a beau détester autrui et tout faire pour lui échapper, il n'est jamais très loin...

Passez outre la couverture de ce roman et venez passer un moment dans la forêt norvégienne avec Doppler, vous ne le regretterez pas!

vendredi 31 janvier 2014

Mauvais genre, Naomi Alderman

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Le début du roman se passe en Italie où James veille sur Mark qui a décidé de détruire méthodiquement sa vie, mais cette histoire à commencer des années plutôt, à Oxford. 

James a été un étudiant brillant avant d’intégrer Oxford où il n'arrivera jamais au niveau d'excellence exigé par cette vénérable institution qui ne laisse aucune place à la moindre défaillance ni à la moindre hésitation. Il y fera tout de même connaissance de Mark, un jeune homme brillant, richissime, séducteur-manipulateur qui va l'inviter avec 4 autres personnes à vivre avec lui dans une magnifique demeure. 

Ce livre d' apprentissage marque le passage à l'âge adulte où la réalité ne laisse plus place aux illusions et aux doux rêves de l'enfance. L'insouciance d'une jeunesse qui sait qu'Oxoford est le meilleur chemin vers un brillant avenir, qui profite des ses années de liberté remplie d'amitié que l'on croit indéfectible, de fête, d'alcool, de rire mais jeunesse que l'on ne prépare en aucune manière à affronter une réalité qui va se révéler d'autant plus décevante que leur a toujours promis que leur avenir serait merveilleux... 

C'est aussi la critique d'un système d'excellence enfermé dans ses traditions qui broie les plus faible et les laisse sur le bord du chemin et d'une société où les convenances et la réussite sociale doit nécessairement guider cette jeunesse destinée et formatée à devenir l'élite d'une Nation. Un système censé permettre à cette jeunesse dorée de trouver sa place mais qui n'y parvient pas et les laissent seuls avec leur doute, leur peur et leur échec... 

L'auteur nous place du côté du manipulé, du perdant, James le narrateur, est en cela le livre est intéressant. D'autant que la description de cette relation ambiguë est fouillée et permet de maintenir tout au long du roman une certaine pression psychologique. 

Ce roman m'a plu, je suis assez adepte du thème, même si j'ai trouvé par moment des longueurs et je ne sais pour quelle raison je n'ai pas vraiment réussi à éprouver des sentiments pour ces personnages.  Quant à la couverture qui nous promet "un roman exceptionnellement décadent et comique" selon Frédéric Beigbeder, je n'ai pas dû lire le même livre que lui, car il n'y a rien de drôle dans ce livre quant au côté décadent je pense qu'il n' a jamais dû lire un roman de Ryu Murakami. Dans le même genre, j'avais adoré Moi, Charlotte Simmons, mais cette lecture date un peu... A vous de faire votre propre opinion...

mardi 28 janvier 2014

La lettre à Helga, Bergsveinn Birgisson



Bjarni est un vieil homme en fin de vie, qui de retour sur les terres qu'ils cultivaient, décide d'écrire une lettre à Helga, son amour passionné mais interdit...

J'aime l'idée de ce roman épistolaire, même si je ne sais pas si le faite que l'on soit en présence d'une seule et même lettre peut nous permettre de qualifier ce roman d'épistolaire... Bref, pour en revenir au roman, j'apprécie donc ce style d'écriture. De même, depuis que je tiens ce blog, je me suis prise de passion pour la lecture nordique et ces ambiances si particulières, son humour, le décalage avec notre littérature. Comme vous l'avez sans doute compris, ce roman avait tout pour me plaire et pourtant je suis restée très dubitative une fois ce livre achevé!

Bjarni est un ancien éleveur de brebis dans un coin reculé d'Islande qui confesse dans cette lettre l'amour adultérin qu'il a vécu avec Helga sa voisine. Mais par dessus tout, cette lettre est un hymne d'amour à la terre, à sa terre pour laquelle il renoncera à son amour pour Helga. 

Bjarni est donc un personnage qui ne m'a pas touché une seule seconde, il est égoïste, lâche et sans coeur dans les relations avec sa femme et sa maîtresse auxquelles il préfère ses brebis. Par ailleurs, j'ai été gênée comme beaucoup par les descriptions et les comparaisons qu'il fait entre les femmes et le brebis, tout cette bestialité qu'il nous resserre à chaque fois qu'il décrit ses étreinte avec Helga. Et puis toute cette pisse, c'est lassant, je n'ai l'impression que d'avoir retenu que tout ce que l'on pourrait faire avec de la pisse de brebis...

Malgré tout, ce livre est très poétique (il faut tout de même oublier la pisse), et les descriptions de l'auteur de la terre d'Islande, de son pays, des racines ancestrales qui lient Bjarni à sa terre, sont très belles. 

Ce livre n'a donc pas fonctionné sur moi, ce n'est pas que je n'ai pas aimé, je suis juste resté spectatrice de l'amour de Bjarni pour sa terre, alors que j'aurais aimé ma passionner pour l'amour qu'il avait pour Helga.


vendredi 24 janvier 2014

Limonov, Emmanuel Carrère


Emmanuel Carrère, à travers ce roman, nous retrace la vie de Limonov qui :

Limonov Prix Renaudot 2011 [Broché] Emmanuel Carrère"(...)a été voyou en Ukraine; idole de l'underground soviétique; clochard puis valet de chambre d'un milliardaire à Manhattan; écrivain à la mode à Paris; soldat perdu dans les Balkans; et maintenant dans l'immense bordel de l'après communisme, vieux chef charismatique d'un parti de jeune desperados. Lui même se voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud (...)"
Emmanuel Carrère se lance dans cette biographie et nous entraîne à la suite de Limonov dans la vie de ce personnages troublant et peut être emblématique des contradictions et des événements qui se sont succédés durant la deuxième partie du XXe siècle.


Je dois l'admettre, je n'avais aucune idée de qui était Limonov avant d'ouvrir ce livre, j'ai d'ailleurs pris soin de ne rien lire sur lire pour avoir un regard neuf sur son histoire. C'est un personnage troublant et dérangeant comme semble les aimer Emmanuel Carrère. Il est juste impossible d'apprécier ou de s'attacher à ce personnage. J'ai eu du mal à surmonter une petite déception première car je pensais lire l'histoire d'un homme de l'empire russe déchu par la Révolution de 1917, je ne sais pas trop pourquoi mais parfois lire les 3e de couverture cela peut servir... Bref, le Limonov est un enfant né issu de la classe ouvrière et qui en fréquentant l'underground soviétique réussi bon en manant à se sortir de sa condition et  échapper au travail à l'usine qui lui tend les bras...

Ce n'est pas le premier roman d'Emmanuel Carrère que je lis, j'apprécie cet auteur, pourtant cette lecture m'a moins convaincu, en effet je trouve que l'auteur se met trop en avant dans ce roman et cela alourdi bien trop le récit, même si ces explications géo-politique sont nécessaires et éclairantes.

J'en ai appris bien plus sur l'histoire contemporaine de la Russie qu'avec aucun autre cours d'histoire, mais l'intervention incessante de l'auteur m'a un peu gêné, pourtant cela n'avait pas été le cas avec ces autres romans. Cela vient peut être du fait que ce personnage m'a laissé de marbre. 

Il faut reconnaître que c'est toujours aussi magnifiquement bien écrit, le style est parfait, sans que cela soit une lecture facile. Emmanuel Carrère aborde le plus souvent des thèmes difficiles comme avec l'Adversaire ou la Classe de neige, sans stéréotype, ni jugement de valeur, et cela n'est pas si courant pour être souligné. 

Je ne rejoindrai donc pas les éloges de la critique pour ce roman d'Emmanuel Carrère, pour autant je conseille vivement la lecture D'autres vies que la mienne, qui reste pour moi une lecture plus que nécessaire.






mardi 21 janvier 2014

1Q84 Livre 1, Haruki Murakami

Affichage de IMG_7591.jpegEnfin, j'en ai fini avec cette trilogie... Voilà deux mois que je m'attèle avec plus ou moins d'assiduité à la lecture des trois tomes d'1Q84. D'un point vu général et d'ensemble, on ne peut que dire que c'était long, surtout le dernier tome qui m'a paru interminable. Pour autant, cela ne veut pas dire que je n'ai pas apprécié cette lecture, mais je pense que l'auteur aurait largement pu nous épargner un certain nombre de page sans nuire au récit et à l'intrigue. J'ai peut être eu également le tort de vouloir enchaîner la lecture des 3 tomes à la suite... Une pause aurait été nécessaire...


Mais, commençons par le premier tome qui pose les bases de l'intrigue (et oui je vais vous gratifier de trois billets, l'auteur nous ayant écrit trois tomes avec un total supérieur à 1500 pages, cela mérite que l'on y consacre un billet pour chaque tome, et compte tenu également du temps que j'ai passé à les lire!). 


Donc, revenons à la genèse de l'histoire, Tengo est un jeune professeur de mathématiques, qui souhaite devenir écrivain, c'est un jeune homme simple qui a une vie bien rangée et organisée. Il découvre le premier roman de style fantastique d'une étrange jeune fille, qu'il soumet à un éditeur qui flaire le best seller. 
En parallèle, nous avons le récit d'Aomamé, une jeune femme au passé douloureux qui sous des aspects de femme bien sous tout rapport cache de lourd secret et qui va se rendre compte par le biais de petit changement dans la vie quotidienne que le monde n'est pas celui dans lequel elle a vécu jusqu'à présent... Les histoires de ces deux personnages vont pratiquement jamais se croiser sauf par intermédiaire d'infimes indices. 


Les deux personnages nous racontent cette histoire entre fantastique et réalité de façon successive et alternative. L'univers d'Haruki Murakami est très particulier et il m'est très difficile de le décrire. Le titre est bien sûr une référence au célèbre 1984 de Georges ORWELL. Le monde de 1984 que nous décrit Haruki Murakami est très sombre, le sexe y prend une place importante, la vie des gens est triste et sans espoir. Le monde dans 1Q84 nous renvoi de l'autre côté du miroir, pour autant est ce un monde différent, meilleur, ou au contraire plus dangereux car il ressemble pourtant par certains côtés à s'y méprendre à celui de 1984 ?


Ce premier livre est une réussite, l'auteur sait parfaitement nous décrire ses personnages et poser les bases de l'intrigue. Comme je l'ai écris plus haut, l'univers de l'auteur est très particulier et l'ambiance de ce livre ne peut pas laisser indifférent. 

Ce premier tome nous laisse seul avec nos questions auxquelles l'auteur se garde bien de nous donner les réponses, et avec la furieuse envie de lire le tome 2!