vendredi 31 mai 2013

Certaines n'avaient jamais vu la mer, Julie Otsuka




Des dizaines de jeunes femmes venues du Japon prennent un bateau en direction des Etats Unis pour rejoindre un homme qu'elles ont épousé par procuration sans le connaitre.  L'histoire collective de ses exilées qui sont pleines d'espoir et qui vont être si déçues par la vie cruelle qui les attend. Leur nuit de noce, leur journée de dur labeur dans les champs, la naissance de leur enfant, les humiliations, jusqu'à la guerre qui les contraint de nouveau à l'exil, tout cela nous est raconté par l'auteur d'une façon très originale.

J'ignorais totalement l'histoire de ces japonnais immigrés au début du XXe siècle, et de  la déportation dont ils ont été les victimes à la suite de l'attaque de Pearl Harbor et de l'entrée des Etats Unis dans la seconde guerre mondial. Ce livre m'a permis d'aborder cet aspect de la seconde guerre mondiale, et en cela il m'a intéressé, on focalise souvent notre attention sur l'histoire européenne en occultant le conflit americano-japonnais.

Portrait

Comme je l'évoquais précédemment, la seconde originalité de ce roman, hormis le sujet relativement inédit pour moi, est l'écriture très particulière de Julie Otsuka. Le récit utilise un "nous" collectif, telle une litanie, elle nous raconte avec force et intensité la vie de ses femmes venues chercher une vie meilleure et qui n'ont pu trouver qu'au mieux l'indifférence et l-humiliation...

Ces énumérations ont pourtant fini par me lasser et ce style narratif a dépersonnalisé  cette tragique histoire. J'ai donc eu un sentiment assez mitigé sur ce roman où le sujet est incontestablement très intéressant, et la façon de l'aborder est originale, pour autant je suis restée loin  (trop?) de ces femmes et de leur histoire commune.

Ce livre me permet de poursuivre mes participations aux challenges : Petit Bac dans la catégorie lieu et Défi cent page.

lundi 27 mai 2013

Le joueur d'échec, Stefan Zweig

Cette année, j'ai vu la pièce Collaboration aux Célestins, ce magnifique spectacle m'a donné l'envie de relire Stefan Zweig.

Le narrateur apprend, alors qu'il se trouve à bord d'un paquebot à destination de l'Argentine, qu'est présent Czentovic jeune homme de 21 ans qui est le nouveau prodige des échecs, et qui parcourt le monde en vue de s'enrichir par son art. 

Le narrateur intrigué par ce personnage d'origine modeste et qu'on décrit comme taciturne et peu intelligent hormis dans la pratique des échecs, est curieux de le rencontrer. Il va tout mettre en oeuvre pour l'affronter. 

Alors que Czentovic dispute une partie contre quelques amateurs d'échecs présents sur le paquebot, un mystérieux voyageur intervient et obtient un match nul contre le champion...

Le narrateur va parlé au mystérieux M.B qui va lui confessé d'où il tire son formidable don pour les échecs...

Stefan Zweig nous décrit dans la seconde partie de cette nouvelle, l'enferment dont sont victime certains juifs ayant selon les nazis des informations capitales. Il ne s'agit nullement de maltraitances physiques mais purement de pressions psychologiques. L'isolement absolu dans lequel se trouve M.B va le conduire a développer ses capacités pour le jeu d'échecs en vue de combler le néant des ces journées. Mais cette occupation salvatrice dans un premier temps, puisqu'elle lui procure une occupation, va malgré tout l'amener jusqu'aux frontières de la folie puisque le jeu est devenue une addiction. 

C'est une nouvelle captivante, une réflexion passionnante sur le jeu d'échec et sur le monde tel qu'il est à l'époque où cette nouvelle a été écrite. C'est deux monde qui s'affronte : la bêtise et la soif de pouvoir (Czentovic) d'un côté, le raffinement et l'humanisme de l'autre (M.B) qu'on arrive aisément à replacer dans le contexte historique.

Un livre intelligent, une écriture prenante et toute en finesse, vous ne pourrez pas lâcher ce livre avant de l'avoir terminer. A lire absolument.

Avec ce livre j'inaugure ma participation au Challenge Un Classique par mois organisé  par Stephie et je poursuit ma participation au challenge Défi Cent Page organisé par La Part Manquante et au Challenge Romans Cultes organisé par Métaphore (son avis sur ce livre).
challenge-romans-cultes





Challenge classique 4

vendredi 24 mai 2013

Miso Soup, Ryù Murakami















Kenji est un jeune homme de 20 ans qui a quitté l'université pour travailler comme guide dans les quartier chaud de Tokyo pour des touristes en quête d’exotisme. C'est avec Franck, un client américain qu'il passe le 3 derniers jours de l'année. Dès le début, Kenji préssent que Franck est un homme étrange, qu'il ment, et son présentiment va être confirmer et va le conduire vers l'horreur.


Ryù Murakami nous dépeint sans fard une société japonaise sans âme où les familles se déchirent, les universités broient ses étudiants, les prostitutions prolifèrent et les adolescentes vendent leur corps pour se payer les derniers objet à la mode aux Etats Unis. L'ennui et la solitude a gagné les hommes et les femmes, et c'est lieux de plaisir sont le reflets de cette société où il n'y a plus d'avenir pour une jeunesse sans idéale.

Le Japon que nous décrit Ryù Murakami semble si froid, la tragédie qui se joue dans ce roman en est l’allégorie  l'indifférence est de mise. La postface de ce roman est poignante tant Ryù Murakami semble désespérer (il parle de lassitude et de dégoût) par ce Japon qu'il juge décadent et dont il décrit à travers ses romans l'effondrement...

"En écrivant ce roman, je me suis senti dans la position de celui qui se voit confier le soin de traiter seul les ordures. Une dégénérescence terrible est en cours, et elle ne contient pas la moindre graine d'épanouissement. J'ai l'impression d'observer des organismes vivants en train de mourir lentement à l'intérieur d'une pièce aseptisée"

La tension monte tout au long du récit jusqu'à son paroxysme : la scène du massacre... Pourtant, j'ai été complètement captivé par ce roman, j'étais comme hypnotisé par les mots, et cette écriture sans fioriture, simple et efficace, il m' a été impossible de lâcher ce livre avant la fin. 

C'est un livre glauque, sans espoir et la confession finale de Franck est presque insupportable, et malgré ou grâce à cela j'ai été complètement fasciné. Âme sensible s'abstenir, pour les autres foncés, ce livre est un vrai coup de coeur pour ma part!

Ce livre s'inscrit également dans le cadre du challenge petit bac dans la catégorie aliment et dans le cadre du challenge Écrivains japonais.




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mercredi 22 mai 2013

Le livre des bruits, Soledad Bravi


Cet album est parfait pour les jeunes enfants, il s'agit d'un imagier original relatif au bruit du quotidien ou pas, comme de celui ci :


Les dessins sont drôles et colorés, les enfants adorent faire les bruits avec les parents, de plus il est très solide (cartonné), parfait pour les petites mains indélicates de nos chères têtes blondes! 

Le pétard, il fait boum; l'âne il fait hihan; le coucou, il fait coucou...
Un très bel album, plein d'humour, à offrir sans hésitation...

Avec ce livre, voici ma première participation au challenge : Je lis aussi des albums 2013 organisé par Hérisson.


lundi 20 mai 2013

Barbe bleue, Amélie Nothomb



J'ai découvert Amélie Nothomb à l'adolescence avec son premier roman : Hygiène de l'assassin, j'avais beaucoup aimé ce roman original qui reprend le même style narratif que Barbe Bleue consistant en un long dialogue quasiment ininterrompue entre deux personnages principaux. 


Je sais que cette auteure a beaucoup de détracteur, je suis loin d'avoir lu tout ses romans et cela remonte a un dizaine d'année, mais je garde un bon souvenir de ces lectures sans pour autant qu'elles aient été mémorables ni fondatrices. J'abordais donc cette lecture avec une confiance certaine puisque le sujet m'attirait tout en gardant à l'esprit que mes goûts ont fortement évolué avec les années...

Saturnine est une jeune femme de 25 ans cherche une collocation, elle répond à l'annonce du richissime Don Elemirio Nibal y Milcar, aristocrate espagnol, bien que celle ci soit trop généreuse pour ne pas être suspicieuse... La rencontre des ces deux personnages est le prétexte à une réflexion sur les palettes de couleurs et l'association des couleurs aux sentiments et à des traits de caractère.

Que puis je dire de ma lecture, ça se lit vite, les réflexions ne sont pas inintéressantes, la fin est originale, mais si cela n'est pas déplaisant, j'ai un sentiment de lecture jetable, j'écris ce billet quelques heures seulement après ma lecture et il ne m'en reste pratiquement rien. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé mais je ne vois pas l'intérêt de ce genre de roman qui se consomme comme de la nourriture de fast food : vite avalé, vite digéré, vite oublié... Je pense donc dorénavant passé mon chemin devant le Amélie Nothomb annuel.

Ce livre me permet de poursuivre mes participations aux challenges : Petit Bac dans la catégorie couleur et Défi cent page.