mardi 25 mars 2014

Rome en un jour, Maria Pourchet

Affichage de photo.JPG en cours...Marguerite a organisé l'anniversaire surprise de son compagnon Paul sur la terrasse d'un hôtel. Tandis que Paul refuse de quitter leur appartement, les invités essaient de meubler la conversation dans l'attente de l'invité d'honneur.

Le roman est composé de la succession de court chapitre dont les scènes se déroulent alternativement dans l'appartement de Paul et Marguerite et sur la terrasse de l'hôtel. Tandis que le ton monte entre le couple en même temps le refus de Paul de sortir s'avère irréversible, sur la terrasse de l'hôtel au fur et à mesure que l'invité d'honneur se fait attendre les langues se délient et les mesquineries sont légions.

Je n'ai pas franchement été emballé par ce court roman, typiquement français, ultra nombriliste, plein de bassesses, ne nous épargnant aucun cliché ni lieu commun. Ce livre ne présente que peu d'intérêts, hormis peut être un titre bien trouver et une fin surprenante dans le meilleur sens du terme c'est à dire qui a au moins le goût de l'originalité.

Le règlement de compte entre Paul et Marguerite est sans surprise, les saloperies déversées sur la terrasse sont éculées, les personnages tous plus insignifiants les uns que les autres, par ailleurs on peine à les différenciés... Rajouté à cela quelques longueurs, il n'en faut pas plus pour classer ce roman dans la catégorie passer votre chemin, il y a certainement mieux ailleurs...

La 4e de couverture (que dis je, la fameuse 4e de couverture...), nous promet du rire, de l'ironie, j'ai quelques fois souris mais j'ai plus souvent été irritée voir énervée par les personnages que je ne l'ai trouvé drôle... 

Il me faut tout de même reconnaître à l'auteur un style, un sens de la repartie et du dialogue intéressants, par ailleurs il semble que son premier roman ai reçu une meilleure critique, je me dis pourquoi pas à l’occasion...

Ce livre est plutôt à mon sens une déception même si tout n'est pas mauvais, je n'ai pas su trouver les promesses attendues par le thème proposé qui m'avait pourtant attiré...


mercredi 5 mars 2014

Au revoir là haut, Pierre Lemaître

Au revoir là-haut de Pierre LemaitreJ'ai lu assez peu de prix Goncourt, sûrement par défiance envers les livres primés, mais le livre de Pierre Lemaître m'a intrigué car j'avais déjà lu un de ces romans Robe de marié (le premier livre que j'ai chroniqué sur ce blog...), et j'ai tout de suite eu envie de savoir ce qui avais conduit les jurés du Goncourt a lui attribuer le prix.

La scène inaugurale du livre se passe le 2 novembre 1918, l'armistice est proche, tout le monde ne pense qu'à en terminer avec cette guerre. Sauf le lieutenant Pradelle, un ambitieux sans scrupule qui souhaite finir avec les honneurs est déclenche le dernier assaut qui fera de lui un capitaine. 


Edouard et Albert, victimes collatérales des ambitions de leur supérieur, vont également voir leur destin inextricablement lié lors de ce dernier assaut durant lequel Edouard en voulant sauver Albert va être gravement blessé. Edouard sort défiguré et accro à la morphine de cette guerre, Albert qui lui doit la vie, va prendre en charge son camarade malgré la misère dans laquelle il se trouve... Edouard imagine dès lors une arnaque aux monuments au mort pour se sortir de leurs conditions déplorables.


Le lieutenant Pradelle quant à lui est sorti en héros de la guerre, il a épousé la soeur d'Edouard une riche héritière dont le carnet d'adresse du père ainsi que ses relations vont permettre à ce dernier de réaliser ses ambitions et devenir riche en remportant les appels d'offre de l'Etat émise pour donner une sépulture décentes aux soldats jusqu'à lors enterré dans des charniers...


Après un premier chapitre époustouflant, peut être n'ayons pas peur des mots, le meilleur qu'il m'ai été donné de lire, j'ai été happé par cette histoire sans pouvoir me détacher du livre. L'auteur nous raconte l'histoire de cette immédiate après guerre où l'Etat est dans l'incapacité de gérer la démobilisation de millions de soldats dont on ne s'est que faire à présent que la guerre est finie, ainsi que la nécessité d'honorer la mémoire de ce qui sont morts en héros pour la France. D'autant que la France si prompt à honorer ses morts, délaisse ceux qui sont revenus pourtant en vainqueurs...


Les personnages sont parfaitement crédibles, pas de héros, juste des hommes qui ont tenté de se sortir de la meilleure façon de cette guerre, voir même de vrai salaud qui profite de la confusion de cette fin de guerre pour s'enrichir sur le compte du sentiment de culpabilité, du patriotisme  et de la tristesse de la Nation. Personne n'a pu sortir indemne de cette guerre et chacun va à sa façon et avec plus ou moins de réussite tenter de s'en tirer. Tous les personnages sont importants, même ceux que l'on croit les plus insignifiants comme Joseph Merlin.  


La verve de l'auteur, le style proche de l'oralité rend les situations plus que réalistes, on est sur le champs de bataille avec les poilus, dans leur hôpital, on souffre avec eux, on est dans les charniers, on pleure avec les familles, on s'indigne de l'immoralité ambiante et du rejet des poilus par la société comme si l'on y était... Ce roman féroce ne manque pas d'ironie et Pierre Lemaître manie l'humour noir rendu d'autant plus nécessaire que l'histoire est glauque et les descriptions sans compromis, et de permettre ainsi d'avoir le recul face aux atrocités dont il nous fait part dans ce roman emblématique de ce que la guerre peut engendrer d'horreur.

Un beau roman sur cette période de notre histoire pour lequel j'ai eu un vrai coup de coeur comme j'en avais pas eu depuis très longtemps, je ne peux que vous en conseiller vivement la lecture.

J'inaugure également ma participation au challenge Une année en 14 organisée par Stephie


Une année en 14