mardi 18 septembre 2012

La couleur pourpre, Alice Walker

C'est le hasard qui m'a fait croiser ce beau roman et comme on le dit parfois il a bien fait les choses...

Ce livre retranscrit la correspondance entre Celie et Nettie, deux soeurs, nées dans les années 30 de l’Amérique sudiste, ces femmes noires, victimes du racisme ordinaire et des violences sexuelles, vont être séparées par la vie. Celie sera mariée par la contrainte avec un homme violent et Nettie partira pour l'Afrique en tant que missionnaire. 

En effet, les univers de Celie et Nettie sont complètement différents, l'une vie en Amérique où l'esclavage a été aboli sans pour autant que le sort des noirs et notamment des femmes noires ne soient meilleurs ni que les préjugés supprimés. L'autre vit en Afrique en temps que missionnaire où elle entend apporter la bonne parole et l'éducation mais où elle doit également faire face à l'homme blanc qui impose sa vision du monde au nom de l'argent et du profit. 

Mais finalement peu importe où l'on se trouve dans le monde le sort des femmes noires n'est pas meilleur : violence, racisme, mutilations, dénigrement, humiliation... Pour autant ce livre ne se résume pas qu'à ces maux, l'auteur veut nous montrer leur force de caractère et la compassion qui émanent de ces femmes qui ne sont jamais épargnées par la vie. Entre douleur et souffrance, elles arrivent à vivre de belle histoire d'amour avec les hommes ou entre elles, de beaux moments d'amitié, elles sont aussi pleines d'humour et de douceur...

J'ai adoré Celie même si dans un premier temps sa passivité est surprenante, tout au long du roman on la voit grandir et évoluer pour devenir une femme indépendante et libre. J'ai moins aimé l'histoire de Néttie, surement car j'ai déjà du mal avec le concept des missionnaires bien que cette partie soit intéressante lorsqu'elle dénonce la colonisation et ses effets désastreux pour les peuples qui y vivent mais aussi pour sur la nature et l'écosystème.


C'est un roman parfois difficile mais plein d'humour, un roman bouleversant et revendicatif, une belle histoire d'amour entre ses soeurs, ses femmes face à l’oppression d'où qu'elle émane (des hommes noirs ou blancs, des colonisateurs, d'un père, d'un mari ou d'une autre femme).


Ce roman épistolaire est un plaidoyer sur la condition de la femme noire, c'est un beau roman même si on peut trouver que la multitude des thèmes abordés conduit à ce qu'ils ne soient pas traiter en profondeur, d'où un effet un peu catalogue et une fin un peu facile... 


Malgré ces petits bémols, j'ai apprécié ce livre qui a remporté le prix Pulitzer et l’American Book Award en 1983 et a été porté à l’écran par Steven Spielberg.

2 commentaires:

  1. J'avais adoré ce bouquin, étudié à la fac lors d'un cours sur la résilience dans la littérature noire américaine. Et je l'ai lu en anglais et en français. Les deux versions ont été de supers moments passés.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est une belle découverte pour moi également, mais cela dû être très intéressant pour toi d'en faire une étude approfondie.

      Supprimer