samedi 22 septembre 2012

Fahrenheit 451, Ray Bradbury


Montag est pompier, mais dans le monde tel qu'imaginé par Ray Bradbury, il n'a pas pour mission d'éteindre des feux mais de brûler les livres. Les livres ayant été bannis, c'est les écrans qui ont pris leur place pour diffuser dans un bruit assourdissant et continu un message de bonheur et de bien être à une population que l'on tente et avec un succès certain de priver de toutes pensées conscientes. Le discours d'Etat est le seul valable et tout contestataire ou simple libre penseur est tué ou forcé à l'exil car considéré comme un déviant, un original qui nuit au bonheur général.

Montag va peu à peu prendre conscience à travers diverses rencontres que le monde idéal qu'on lui a vendu n'est qu'une supercherie et il va lui devenir de plus en plus difficile d'exercer son métier. Mais on ne remet pas impunément en question un tel système et il va devoir faire face à cette société implacable que ne supporte aucune entrave à la doctrine mise en place, il devient dès lors un criminel en fuite...

J'ai eu envi de lire ce livre à la suite de la présentation de la saison au théâtre des Célestins de Lyon au mois de mai, la lecture commune de Livraddict m'a motivé pour le faire. Je dois tout de même dire que je n'ai pas été emballé par cette lecture, j'ai dû à maintes fois relire le passage que je venais juste de lire car je n'arrivais pas à me concentrer, je n'ai jamais été captivé.

Pourtant le sujet m'avais interpellé, un monde sans livre, chose impossible pour moi qui ne va jamais nulle part sans un livre, mais le traitement de cette idée de départ je l'ai trouvé plat. Je pensais trouver un plaidoyer sur la nécessité des livres, sur le monde qu'ils ont à nous offrir, sur la façon dont ils peuvent nous faire rêver... Hors, ce livre est centré sur le sort de Montag qui n'éprouve aucun plaisir à lire des livres, qui n'en comprend pas le sens, qui présent juste l'enjeu que cela représente, et si cela est peut être qu'un début cela n'est pas suffisant à mon goût... D'autant qu'il ne contient pas d'enthousiasme, d'espoir,  sauf un peu sur la fin...

Ce qui est tout de même remarquable avec ce livre c'est qu'il a été écrit en 1953 et qu'il est d'une actualité surprenante, l'auteur nous décrit une société lobotomisée par les écrans, envahie par les publicités, où tout doit se consommer et être avaler rapidement pour surtout ne pas avoir l'idée saugrenue de penser, flâner, réfléchir, ou les informations sont vites oubliées et la guerre bien trop lointaine pour qu'on s'en préoccupe... On s'y croirait presque... C'est très troublant!

Et puis si l'on ne brûle pas les livres, si on les interdit que très rarement, il n'empêche qu'on favorise peu leur diffusion et que tous ses écrans n’arrangent rien... La préface de Jacques Chambon est très intéressante et très éclairante pour en savoir plus sur le contexte dans lequel a été écrit ce livre, sur la résonance qu'il peut encore avoir aujourd'hui...

Je suis contente de l'avoir lu, je n'ai pas de regret, mais je m'attendais à autre chose, j'éprouve donc un sentiment mitigé, à vous de faire votre propre opinion...

Ce livre inaugure ma première participation à une lecture commune sur le forum de Livraddict, elle a été organisée par Félina  

Vous pouvez également retrouver les avis de  : Lizouzou, BeL, Soundandfury, C'era, Felina, Ramettes, StupidGRIN, Livrons-nous, Choulie, Kyeira, Dex, J.a.e_Lou, Piplo, Mack, Nelly17.

Et il poursuit ma participation au challenge Romans Cultes organisé par Métaphore :



18 commentaires:

  1. C'est exactement ça, ça manque d'enthousiasme et de plaisir pris à la lecture par Montag. On dirait qu'il reconnaît froidement l'utilité du livre mais pour l'agréable, il a encore du chemin à faire.

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    1. En tout c'est ce que j'attendais de ce livre, une éloge de la lecture, et je ne l'ai pas trouvé d'où ma légère déception, mais cela n'empêche pas ce livre d'avoir d'autres qualités. C'est le problème des livres dont on a beaucoup entendu parler avant et dont on dit qu'il s'agit de chef d'oeuvre, on s'en fait une fausse image et on peut être déçu au final...

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  2. C'est ça le sujet interpelle que l'on adhère ou non ensuite à l'histoire, qu'il nous paraisse plaisant ou pas.

    Concernant Montag et son rapport au livre. Je me dis... pouvait-il en être autrement, après tout il a grandi sans le goût du livre, sans le goût de la connaissance. Il ne fait que s'éveiller encore. On sent que c'est un éveil, un premier contact peut être timide, mais brûlant non? :)

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    1. Pour un amoureux de la lecture ce sujet interpelle forcement, c'est sûr. Quant à Montag, je comprends ces réticences, il a passé la majeur parti de sa vie à brûler des livres car les considérant comme le mal suprême, mais ce que j'aurais aimé trouver dans ce roman c'est la suite justement, son éveil à la lecture, sa révolte et son aboutissement, la fin est porteuse d'espoir mais c'es justement cela que j'aurais aimé lire.

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    2. Mais peut-être que pour que ça reste un message "alarmiste" il ne fallait pas non plus tout raconter, tout dire de la révolte, juste amorcer l'espoir, laisser entendre qu'une révolte était possible grâce à l'audace de quelques-uns. Est-ce que le livre de Bradbury aurait-eu une si grande portée s'il avait traité de l'aboutissement "heureux" de cette révolte? Bien sûr qu'on a envie de savoir comment ça se termine, ça agace même un peu de ne pas savoir mais bon... je trouve ça bien que tout ne soit pas dit en même temps :)

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    3. L'auteur a effectivement voulu nous montrer ce que serait un monde sans livre et c'est ce qui fait qu'il est un roman ayant une telle portée, mais j'aurais aussi aimé qu'il soit aussi une ode à la littérature sans forcement un happy end...

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    4. au delà d'un monde sans livres, un monde sans réflexion, remise en question, un monde de moutons... je crois qu'il s'est attaché à nous montrer ce que ça pourrait être. En tant qu'écrivain, il a choisi le livre comme support parce que c'était ce qui le touchait de plus près sans doute.

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  3. Comme toi quand j'ai su que c'etait une histoire sur les livres je 'm attendais a complétement autre chose qu'au traitemment qu'il en a fait, donc j'ai été quand même un peu deçu aussi ^^
    J'ai aussi trouvé la preface bien faite, limite je l'ai trouvé plus plaisante à lire que le roman (bon je suis peut être un peu dure^^).

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    1. Je n'irais pas jusqu'à dire que j'ai préféré la préface, mais elle est effectivement très éclairante. Quant au roman, en général mes plus belles découvertes sont des romans dont je n'attends rien, dont je n'ai pas trop entendu parler...

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  4. C'est souvent le problème des classiques, on a tendance à trop en attendre ! ^^
    Perso j'ai beaucoup aimé et je suis contente d'avoir découvert ce classique de la SF ! Mais heureusement qu'il y avait la LC de prévue sur livraddict sinon il serait rester encore un peu dans ma PAL !

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    1. C'est certain que cette LC m'a motivé à le lire et je suis contente de l'avoir fait même si je n'ai pas eu de coup coeur, j'en attendais sûrement trop...

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  5. Je vais encore attendre avant de le lire, j'en ai tellement en attente!

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    1. Je pense que c'est un livre qu'il faut avoir lu au moins une fois, mais ce n'est pas forcement une priorité...

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  6. Pour moi c'est normal que Montag n'est au début aucun plaisir à lire puisqu'il a toujours été là pour détruire les livres. Bradbury montre l'éveil du personnage pour la lecture. C'est un début je pense, après chacun brode comme il a envie... En tout cas, merci de ta participation à cette LC. ^^

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    1. Merci à toi pour l'organisation de cette lecture commune, sans cela je crois que ce roman serait toujours dans ma PAL.
      Quant à Montag, je comprends sa réaction, mais ce qui se passe dans le livre ce n'est pas ce quoi je m'attendais, mais j'ai tout de même apprécié cette lecture, sans que cela soit le coup de coeur auquel je m'attendais...

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  7. Bonjour :)

    Je rejoins C'era sur le fait que le sujet des livres n'était qu'un prétexte pour amener à une réflexion plus profonde. La lecture c'est la liberté !!
    Franchement, j'aurais bien aimé étudier cet ouvrage en classe. L'école est là pour nous apprendre à réfléchir (tiens un aspect critiqué par Bradbury que j'ai oublié dans mon avis ^^) et donner son avis, mais la société de Montage fait que l'école ne leur apprend pas "ce qu'il faudrait". Donc sa réaction est certe faible à nos yeux, mais je pense déjà très forte pour lui.
    Bref, tant de débat en suspent avec ce roman !

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    1. C'est vrai que je n'ai pas évoqué non plus le rôle de l'école dans cette société imaginée par Bradbury qui n'a pour objectif que d'abrutir la jeunesse pour surtout qu'elle réfléchisse le moins possible...
      En tout cas, il est certain que ce livre ouvre un vrai débat et une réflexion très intéressante sur nos sociétés où les écrans sont omniprésents...

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  8. Je suis tout à fait d'accord, la préface est vraiment intéressante à lire absolument. J'ai beaucoup aimé mais sans que ce soit comme pour beaucoup une lecture "puissante".

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