vendredi 7 septembre 2012

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur, Harper Lee

Une petite fille de 8 ans, Scout va nous raconter son quotidien dans une petite ville de l'Alabama au coeur des années 30 alors que son père est un avocat, homme juste et intègre qui va être commis d'office pour la défense d'un noir, Tom Robinson, accusé du viol d'une blanche.

Le roman commence par nous décrire la vie de cette fillette intrépide avec son frère Jem, son père Atticus, et leur bonne  Calpurnia. Puis, comment cet évènement va venir interférer dans leur vie.

Le parti pris narratif est intéressant puisque cette histoire nous est raconté par une enfant de 8 ans, c'est donc un regard neuf, interrogatif et revêtu d'une certaine innocence qu'elle pose sur le monde des adultes. Ce monde remplie de convenance, d'interdit, de condescendance est un mystère pour ces enfants  doués d'une logique implacable et dont ils relèvent la moindre incohérence.

On est plongé au coeur de l'Amérique sudiste raciste où un noir n'est pas considéré comme un homme mais au mieux comme une chose, et qui est forcement coupable de ce dont on l'accuse. Cette société où la misère et l'ignorance font rages, cette société où les classes les plus aisés sont persuadées de leurs supériorités, elle ne saura en aucun cas capable d'aller au delà de ses préjugés quand bien même on lui apporterait la preuve irréfutable de l'innocence d'un homme pour l'unique raison que la parole d'un blanc ne pourrait être remise en cause par un "nègre"

L'auteur fait un plaidoyer magnifique à travers les mots d'Atticus Finch sur l'égalité, ce principe si cher à nos Etats démocratiques modernes et qui pourtant est si souvent bafoué. 

"Vous connaissez la vérité, et la vérité est que certains Noirs mentent, certains Noirs sont immoraux, certains Noirs représentent un danger pour les femmes - noires ou blanches. Mais cette vérité s'applique au genre humain dans son ensemble, pas à une race en particulier."

Ce texte date des années 60, il se situe dans les années 30, et pourtant il est toujours et encore d'actualité, son universalité nous permet de le transposer à ce qui peut se passer chez nous, aujourd'hui et c'est bien cela qui est le plus troublant et le plus dramatique... Nous nous avérons bien incapable d'appliquer nos propres principes et c'est bien malheureux.

Si j'avais un petit bémol, il s'agirait de la lente mise en place de l'histoire, mais c'est vraiment pour chipoter. Ce texte est magnifique, le plaidoyer d'Atticus sur l'égalité devrait être lu dans toute les écoles, incontestablement un roman culte!

Ce livre inaugure ma première participation au challenge Romans Cultes organisé par Métaphore. 

4 commentaires:

  1. Je te conseille l'adaptation très fidèle avec Gregory Peck.

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  2. C'est un des plus beaux livres qu'il m'ait été donné de lire, et depuis, je l'offre régulièrement. Le film adapté est très réussi, mais je conserve une préférence pour les mots d'Harper Lee.

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    1. j'ai la toujours une préférence pour les romans, et c'est effectivement un beau livre à offrir.

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