vendredi 25 mai 2012

D'autres vies que la mienne, Emmanuel Carrère

D'autres vies que la mienneJ'avais entendu parler de cet auteur à la rentrée littéraire pour le Limonov, mais comme j'ai pour principe de n'acheter que des livres de poche et d’occasion, et qu'il m'avait quand même fait de l'oeil, j'ai choisi un autre de ces romans pour le découvrir... (je pourrais très bien l'emprunter à la bibliothèque, mais j'aime posséder les livres que je lis...).

Enfin, tout ça pour dire, que j'ai choisi d'autres vies que la mienne pour aborder cet auteur, et autant le dire tout de suite, j'ai été profondément marqué par cette lecture. Dans ce roman (s'agit il vraiment d'un roman ?), l'auteur nous raconte deux évènements tragiques dont il a été le témoin. 

La première partie se passe au Sri Lanka, alors qu'Emmanuel Carrère est en vacances avec sa compagne et leur enfant respectif, le tsunami de 2001 va dévaster la zone côtière. Il nous relate ici plus particulièrement l'histoire de Delphine et Jérôme qui vont perdre leur fille Juliette emportée par la vague du Tsunami. 

La seconde partie est relative à sa belle soeur Juliette qui se meurt, à 33 ans, d'un cancer en laissant 3 petites filles et son mari et à son amitié avec son confrère Etienne, également juge à Vienne et éclopé de la vie comme elle suite à un cancer, qui vont, avec brio, défiés les plus haute instance judiciaire française pour redonner un peu de dignité à ces gens surendettés et d'humanité à la justice.


Ce roman raconte donc comment des parents peuvent survivre à la mort de leur enfant, et inversement la façon dont des jeunes enfants et un mari peuvent continuer leur vie sans leur mère à travers les témoignages de ceux qui restent.


L'auteur décrit également les incidences de ces deux évènements sur sa vie.


J'ai été émue par ces deux histoires, il ne s'agit là que de gens ordinaires qui confrontés à la mort d'un être cher font preuve d'une force de vivre, d'une capacité à affronter ce drame que je trouve juste extraordinaire.


C'est un roman magnifique, plein de pudeur qui a aucun moment ne vire au tragique. Les choses sont dites, les mots sont crus et la mort est regardée en face avec ce qu'elle a de plus terrible pour ceux qui doivent l'affronter et pour ceux qui restent. Rien n'est caché pour autant il n'y a aucun sensationnalisme ni voyeurisme. L'auteur aborde ainsi ce thème difficile avec une justesse de ton et sans verser à aucun moment  dans les bons sentiments. 


"Il est question dans ce livre de vie et de mort, de maladie, d’extrême pauvreté, de justice et surtout d'amour".


Comme je l'écrivais en préambule, j'ai été profondément marquée par ce livre, c'est juste un livre nécessaire comme on en rencontre peu.



4 commentaires:

  1. Celui-là, je ne l'ai pas encore lu mais tout ce que j'ai lu de cet auteur m'a plu.

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    1. je te conseille vivement si les autres t'ont plu je suis quasi certaine que celui ci aussi te plaira. je pense prochainement lire l'adversaire car ce fait divers s'était passé juste à côté de mon village d'enfance et j'en garde le souvenir même si j'étais assez jeune à l'époque. A suivre donc

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  2. Je me souviens que j'ai lu sa 4e de couverture, et quand il dit qu'il a été témoin "des deux choses qui [lui] font le plus peur dans la vie", ça m'a donné envie de le lire, parce que c'est aussi ce qui me fait le plus peur dans la vie...
    Donc, un de ces jours, je le lirai...
    Merci pour ton billet.

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    1. tu ne regretteras pas cette lecture c'est un roman magnifique mais c'est aussi un sujet très sensible et qui fait peur à chacun d'entre nous : perdre un être cher et survivre à cette mort...

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