jeudi 26 juin 2014

En finir avec Eddy Bellegueule, Edouard Louis

Je vais être clair tout de suite, j'ai rarement été aussi mal à l'aise après avoir fini de lire un livre. Avant ma lecture, je ne connaissais que ce qui était présenté comme le thème principal du livre : la non acceptation par les milieux dits populaire de l'homosexualité d'un des siens. Lors de cette lecture, même si le thème de l'homosexualité est un élément central du livre, j'ai plus vu un règlement compte de l'auteur avec sa famille et son milieu qu'il vomit.

Je ne prétends pas qu'il n'y a pas de quoi avoir de la rancœurs envers son milieu et sa famille, mais je trouve cela facile sous couvert d'un prétendu roman, ou plutôt d'une auto fiction, qui selon moi relève plus du témoignage dans ce cas précis, de procéder à une attaque en règle de son passé.

Je n'ai rien non plus contre l'auto fiction, j'aime beaucoup les romans d'Emmanuel Carrère, j'ai apprécié le roman de Delphine de Vigan, même si de la même façon j'ai ressenti aussi un certain mal aise et un sentiment de voyeurisme, en tout cas rien de comparable avec le roman d'Edouard Louis!

Tout d'abords, puisque les deux auteurs précédent, ont toujours selon mon humble avis de petite lectrice, un tout autre talent qu'Edouard Louis. Mais surtout, qu'ils sont su avoir le recul indispensable sur leur histoire, ce qui permet de différencier le témoignage du roman d'auto fiction. Ainsi, le regard de Delphine de Vigan sur sa famille et surtout sur sa mère est touchant. Celui d'Edouard Louis sur les siens n'est que négatif, même lorsqu'il écrit que ses parents font des tentatives pour lui démontrer leur affection, il dit lui même que cela lui est indifférent.

C'est un jeune homme en colère qui à travers ce livre (je ne peux en aucune façon l'appeler un roman) déverse toute sa haine sans concession. Il présente ce milieu, rural dans le Nord de la France, avec une série de cliché : misérabilisme, pauvreté, fainéantise, alcoolisme, jeunesse sans avenir abruti par la télévision, mal bouffe, sexualité précoce, violence gratuite...  

Ce manque de recul est très préjudiciable selon moi au message qu'il a voulu faire passer et qui pourtant est absolument nécessaire lorsque l'on a pu voir tant de gens dans la rue contre le mariage pour tous. Dénoncer l'homophobie, notamment en racontant sa propre histoire est essentiel, aujourd'hui trop de personnes sont encore dans cette ignorance. Ce qu'il a pu vivre est absolument abominable, et on a du mal à comprendre que cela existe encore. Pourtant, je n'arrive en aucune façon à être touché par son histoire qui pourtant me révolte.  

J'ai rarement eu un avis aussi négatif sur une de mes lectures, et j'ai pourtant laissé passé un peu de temps avant de l'écrire, parfois cela permet de donner une juste mesure à ce que l'on peut ressentir. Mais, plus d'un mois après, tout ce que je retire de ce livre c'est un sentiment profond de mal être ne me souvenant que des scènes les plus insoutenables, et j'ai beau chercher un aspect moins noir ou négatif, il m'est impossible d'en trouver...

Je serais tout de même curieuse de lire son deuxième livre, qui j'ose espérer sera pour le coup un roman.


2 commentaires:

  1. Lecture prévue pour bientôt, après la polémique. Des avis très tranchés, en tout cas.

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  2. Je pense que j ne le lirai pas (ou alor spas de suite). Pas envie de cela maintenant. Bisous

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