mardi 7 août 2012

Un long silence, Mikal Gilmore

Gary Gilmore a été exécuté en 1977 pour le meurtre de sang froid de 2 personnes, au delà des crimes qu'il a commis, ce fait divers a marqué l'histoire des Etats Unis car ce dernier a souhaité que sa condamnation à mort soit exécutée, alors qu'aucune personne ne l'avait été depuis une dizaine d'année aux Etats Unis. Cette histoire a été retranscrite dans Le chant du bourreau de Norman Mailer.

Mikal est le frère de Gary, dans ce roman il tente de trouver l'origine du mal qui a dévasté sa famille en nous livrant leur histoire. Il nous raconte ses origines, sa mère mormone, son père instable et délinquant, ses frères. Il nous décrit les errances de sa famille à travers les Etats Unis, leur pauvreté mais surtout la violence qu'il y règne et dans laquelle les secrets sont nombreux et dévastateurs.

Il ne s'agit nullement pour l'auteur de trouver une excuse à son frère mais bien de tenter de comprendre comment il a pu en arriver là. 

C'est un livre bouleversant qui décrit sans détour la descente en enfer de cette famille américaine. L'influence des mormons, l’omniprésence du secret et de la violence familiale  l'instabilité chronique des parents sont autant de raisons qui nous permettent de comprendre ce qui a conduit les enfants de la famille Gilmore à être des écorchés, des déviants et des délinquants, et pour Gary a devenir un criminel de sang froid.
Si en apparence Mikal s'en sort mieux que ses frères, il est le rédacteur en chef au Rolling Stone magazine, et s'il a pendant longtemps tenté de fuir son passé, il a fini par se rendre compte qu'il était impossible de sortir indemne d'une telle tragédie et d'un telle histoire familiale.

Un livre intimiste, un témoignage révoltant, à lire...

"La vérité, c'est que je ne juge pas du tout durement mes parents. Je ne ressens pas une once de haine ou d'amertumes envers l'un ou l'autre, même si je devrais peut-être. J'aime mes parents. Ces temps ci, ils me manquent terriblement. Mais je dois avouer qu'il y a quelque chose d'ironique dans le fait que je me penche sur ma propre famille : dans un monde meilleur, je ne raconterais pas cette histoire, parce que cette histoire ne se serait jamais produite. Dans un monde meilleur, mes parents ne se seraient pas rencontrés - ou du moins ils ne seraient pas mariés et n'auraient pas fondé un foyer. Dans un monde meilleur, je ne serais jamais né.
Frank Gilmore et Bessie Brown étaient deux êtres pitoyables et misérables. Je les aime, mais je dois dire ceci : c'est une tragédie qu'ils aient eu des enfants."

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