C'est le 3e roman de Philippe Claudel que j'ai été amené à lire, on y reconnaît bien son style même si j'ai trouvé le début un peu fastidieux, j'ai été par la suite complètement happé par l'histoire. Comme dans les deux autres romans que j'ai lu de cet auteur, l'Histoire sert de toile de fond, et dans chacun de ces trois romans de Philippe Claudel évoque une guerre, mais c'est simplement suggéré, de même que les lieux, il ne s'agit nullement d'un livre d'histoire.
On apprend rien dans ce livre que l'on ne connaisse déjà sur les évènements évoqués, pour autant l'auteur sait décortiquer l'âme humaine comme peu savent le faire, il sait nous montrer ce qu'il y a de pire en nous, il nous décrit l’horreur, la lâcheté avec justesse et malheureusement réalisme.
Ce n'est pas un roman facile, il n'est pas amusant, mais c'est un roman nécessaire et magnifiquement bien écrit :
"Je m'appelle Brodeck, et je n'y suis pour rien.
Brodeck, c'est mon nom.
Brodeck.
De grâce, souvenez-vous.
Brodeck"
"Les hommes sont bizarres. Ils commettent le pire sans trop se poser de questions, mais ensuite, ils ne peuvent plus vivre avec le souvenir de ce qu'ils ont fait. Il faut qu'ils s'en débarrassent. Alors ils viennent me voir car ils savent que je suis le seul à pouvoir les soulager, et ils me disent tout. Je suis l'égout, Brodeck. Je ne suis pas le prêtre, je suis l'homme égout."
"Je n'ai pas toujours bu, Brodeck, tu le sais bien. Avant la guerre, l'eau était mon quotidien, et je savais Dieu tout à côté de moi. La guerre... Peut être les peuples ont ils besoin de cauchemars. Ils saccagent ce qu'ils ont mis des siècles à construire. On détruit ce qu'hier on louait. On autorise ce que l'on interdisait. On favorise ce que jadis on condamnait. La guerre, c'est une grande main qui balaie le monde. C'est le lieu où triomphe le médiocre, le criminel reçoit l'auréole du saint, on se prosterne devant lui, on l'acclame, on l'adule. Faut-il donc que la vie paraisse aux hommes d'une si lugubre monotonie pour qu'ils désirent ainsi le massacre et la ruine? Je l'ai vu bondir du gouffre, cheminer sur son arête et regarder avec fascination l'horreur du vide dans lequel s'agitaient les plus viles passions. Détruire! Souiller! Violer! Égorger! Si tu les avait vus..."
On apprend rien dans ce livre que l'on ne connaisse déjà sur les évènements évoqués, pour autant l'auteur sait décortiquer l'âme humaine comme peu savent le faire, il sait nous montrer ce qu'il y a de pire en nous, il nous décrit l’horreur, la lâcheté avec justesse et malheureusement réalisme.
Ce n'est pas un roman facile, il n'est pas amusant, mais c'est un roman nécessaire et magnifiquement bien écrit :
"Je m'appelle Brodeck, et je n'y suis pour rien.
Brodeck, c'est mon nom.
Brodeck.
De grâce, souvenez-vous.
Brodeck"
"Les hommes sont bizarres. Ils commettent le pire sans trop se poser de questions, mais ensuite, ils ne peuvent plus vivre avec le souvenir de ce qu'ils ont fait. Il faut qu'ils s'en débarrassent. Alors ils viennent me voir car ils savent que je suis le seul à pouvoir les soulager, et ils me disent tout. Je suis l'égout, Brodeck. Je ne suis pas le prêtre, je suis l'homme égout."
"Je n'ai pas toujours bu, Brodeck, tu le sais bien. Avant la guerre, l'eau était mon quotidien, et je savais Dieu tout à côté de moi. La guerre... Peut être les peuples ont ils besoin de cauchemars. Ils saccagent ce qu'ils ont mis des siècles à construire. On détruit ce qu'hier on louait. On autorise ce que l'on interdisait. On favorise ce que jadis on condamnait. La guerre, c'est une grande main qui balaie le monde. C'est le lieu où triomphe le médiocre, le criminel reçoit l'auréole du saint, on se prosterne devant lui, on l'acclame, on l'adule. Faut-il donc que la vie paraisse aux hommes d'une si lugubre monotonie pour qu'ils désirent ainsi le massacre et la ruine? Je l'ai vu bondir du gouffre, cheminer sur son arête et regarder avec fascination l'horreur du vide dans lequel s'agitaient les plus viles passions. Détruire! Souiller! Violer! Égorger! Si tu les avait vus..."