vendredi 13 septembre 2013

Le chat et les pigeons, Agatha Christie



Couverture
Scandale dans un pensionnat pour jeunes filles, Meadobank, où le gratin de la bonne société anglaise envoie ses filles afin de parfaire leur éducation parfaite, lorsque peu après la rentrée la professeur de sport est retrouvée assassinée... 

Mais, toute cette histoire commence à Ramat lorsque le Cheik Ali Yusuf s'entretient avec son ami Bob Rawlinson, pilote privé anglais, sur le futur de son pays où une révolution est imminente. Il décide de s'enfuir, mais auparavant il confie un trésor à son ami qui le cache dans les affaires de sa nièce, Jennifer Sutcliffe, qui est sommé de partir du pays avec sa mère à cause du danger qui court dans le pays pour les étrangers.

De retour au pays, Jennifer ainsi qu'une cousine du prince Ali Ysuf, qui a trouvé la mort dans un accident d'avion en prenant la fuite avec son ami Bob Rawlinson, se retrouve à Meadobank. D'autres assassinats surviennent et la police mène l'enquête, les chercheurs de trésors sont nombreux et malgré la surveillance des services secrets, c'est une jeune fille du pensionnat qui fait la suprenante découverte.

Elle va dès lors confiée ce qu'elle a trouvé à Hercule Poirot, qui va résoudre l'enquête en quelques questions avec son flaire habituel.

La reine du crime nous livre une enquête plaisante qui se déroule dans un pensionnat avec des personnages quasiment exclusivement féminins avec qui elle peut avoir la dent dur. Ce livre est une description intéressante de l'éducation à l'anglaise avec notamment sa directrice à la fois respectueuse d'une tradition et favorissant également le changement.

Et puis, une fois n'est pas coutume, notre héros n'intervient qu'à la fin pour résoudre l'énigme, et ce n'est pas lui qui est le personnage central du roman.

C'est donc une lecture plaisante et un agréable moment que ce livre nous permet de passer avec notre héros belge préféré. Pour ma prochaine lecture d'un Agatha Christie, j'innove puisque je délaisse Hercule Poirot pour Miss Marple, ce qui va une première pour moi et donc une découverte... La suite donc prochainement...


Le livre poursuit ma participation au challenge petit bac d'Enna dans la catégorie gros mot avec PIGEONS et celle du challenge Thrillers et Polars organisée par Liliba.

pett bac 20130 Challenge Thrillers & Polars 2014 Liliba 2


lundi 9 septembre 2013

Un été sans les hommes, Siri Hustvedt




Mia est une femme d'une cinquantaine d'année, poétesse, mère d'une jeune femme qui a été trompé par son mari et qui l'a quitté pour une femme bien plus jeune qu'elle la "Pause". Après avoir naviguer au bord de la folie à la suite de cette rupture, Mia décide de quitter New York pour rejoindre sa mère dans une petite ville du Minnesota, et de donner des cours de poésie à de jeunes adolescentes durant l'été.

A travers différentes générations, l'auteur nous dresse un portrait sur les femmes, sur leur vie, leur désir. De ces jeunes adolescentes frivoles et si cruelles, en passant par cette jeune mère débordée et confrontée à un mari colérique, de ses veuves octogénaires pas si gentillettes que l'ont peut le supposer, à sa fille jeune comédienne exaltée qui en veut tant à son père d'avoir trahi son mère... De tous ses personnages, dont les veuves sont les plus truculentes, Siri Hudstvedt tire une analyse de la femme d'aujourd'hui, du féminisme, de la place qu'elle occupe dans ce monde. 

Ni exsangue de fragilité, sans être une petite chose fragile, un été sans les hommes nous montre tout le bonheur et toute la difficulté d'être une femme, une femme d'aujourd'hui, une femme blessée  Du thème de l'adultère, de sa colère et de sa descente au enfer de son personnage, l'auteur tire un merveilleux roman tout en délicatesse, sans coup d'éclat, plein de poésie et de finesse.

C'est du féminisme comme je l'aime, ni provocateur, ni hurlant, un féminisme revendiqué et affirmé, mais un féminisme intelligent et réaliste, l'auteur  a une vision de la femme qui me parle. Ce roman est le premier que je lis sur ce thème et j'ai franchement adoré.

Ce livre m'a particulièrement touché, de même que le personnage de Mia, on se reconnait forcément de le portrait qu'elle dresse de ses personnages, on est un peu de chacune d'elle. Ce n'est pas une lecture facile, l'auteur fait de nombreuses références philosophique  littéraire, psychanalytique  ce qui nuit un peu à la fluidité du récit. Ce n'est assurément pas un petit livre plaisant à lire sur la plage, mais bien une lecture exigeante mais que j'en suis certaine ne vous laissera pas indifférent(e) et vous laissera plein (e) de satisfaction après avoir terminé.

Oserais je dire que je suis féministe ?




vendredi 6 septembre 2013

La Gifle, Christos Tsiolkas


Hector et Aisha ont invité leurs amis et leur parent à un barbecue. Ce qui devait être un moment agréable entre amis va prendre une tournure quasi dramatique lorsque Harry, le cousin d'Hector gifle Hugo, le fils de Rosie, la meilleure amie d'Aisha...

A travers le prisme de huit personnages, on découvre les conséquences de cette gifle sur leur vie  et l'interprétation qu'ils font de cet événement. S'ils s'accordent tous à dire que Harry n'aurait pas dû gifler le jeune Hugo, certains sont plus indulgents et pensent que ses parents en font trop en portant plainte et en traînant Harry devant les tribunaux. Tandis que d'autres sont bien plus intransigeant et pensent qu'Harry mérite d'être condamner, ou tout au moins banni de leur cercle d'amis.

L'auteur à travers cet événement nous dépeint une société australienne en perte de repère où la jeunesse prend de la cocaïne comme d'autre dans leur temps allumaient une cigarette, une société où le racisme fait rage et provient de tout bord y compris d'immigrer grecs mieux intégrer, une société individualiste où se confronte des éducations dite plus nature (écoute de l'enfant, allaitement long, ...)et celles plus strictes où la réussite sociale c'est à dire le montant du compte en banque est la seule unité de valeur pour appréhender et estimer autrui, une société où l'intégration est encore un échec cuisant...

Bien évidement cette gifle n'est que le prétexte à la confrontation des sentiments, à la mise en exergue des vielles rancunes, des non dits, de vieux ressentiments et à l'éclatement de la haine.

L'auteur nous plonge dans l'intimité des ses personnages avec leurs pensées les plus inavouables, rien ne nous est épargné, les sentiments sont étalés sans pudeur aucune et même avec une violence certaine qui peut choquer.

Ce portrait de nos civilisations en perte totale de repère, où nos enfants sont élevés par des écrans, où pour les adultes, il n'est question que de sexe, tromperie, argent, et drogue et où les anciens se demandent ce qui a pu conduire leur enfant à en arriver là "des monstres, nous avons engendré des monstres ". Et cette société australienne qui ressemble à s'y méprendre à notre vieille Europe, il en dresse un portait acide, plein d' ironie, sans concession aucune, et surtout avec aucun espoir d'un monde meilleur.

J'ai, cela s'est sans doute ressenti, dévoré ce livre malgré ses excès verbaux ou romanesques, malgré certains raccourcis faciles et un peu caricaturaux  un premier roman qui mérite amplement le succès qu'il a obtenu.

Vous pouvez également découvrir cette histoire à travers la mini série inspirée de ce livre sur Arte, j'ai regardé les deux premiers épisodes, et ce n'est pas trop mal même si je trouve que le récit est plus mélodramatique.

Ce livre me permet de participer au challenge Pavé de l'été organisé par Brize.


pavé de l'été LOGO 2013 V2rd200








lundi 2 septembre 2013

Le cherche bonheur, Michael Zadoorian


John et Ella sont mariés depuis si longtemps, ce sont des gens simples qui ont vécu une vie bien remplie, 2 enfants, une maison, une vie faite de petits bonheurs, et aussi de peines, une vie banale mais heureuse... 

John souffre d’Alzheimer et Ella d'un cancer, malgré et contre l'avis de tous (famille et médecins), elle décide de reprendre la route pour un ultime voyage à bord du cherche bonheur, ce vieux compagnon de voyage qui les a déjà conduit à travers toute l'Amérique.

Tout au long de la fameuse route 66, ou de ce qu'il en reste, John et Ella vont se remémorer cette vie au travers de diapositives, d'anecdotes, et de lieux évoquant leur vie passée.

C'est une route semée d’embûche qui les attend, pour autant à aucun moment ce livre n'est larmoyant et même s'il est touchant et très émouvant, il n'est absolument pas dénué d'humour et d'auto dérision. Il nous permet de nous interroger sur la fin de vie, sur le choix qui doit appartenir à tous de décider à quel moment il est temps de dire stop : stop à la surmédication, stop à une souffrance insupportable, stop à une vie qui paraît juste intolérable. 

La vieillesse et la fin de vie, sont évidemment des sujet plus que d'actualité, mais ce livre permet aussi de rappeler que ce n'est pas parce que l'on approche de la fin de sa vie, que l'on redevient un enfant à qui l'on rappelle d'être raisonnable. Ella sait qu'elle va faire souffrir les êtres les plus chers à son coeur et à qui elle a consacré par choix et à sa plus grande joie sa vie, mais le droit de choisir comment finir sa vie et surtout la farouche volonté de le faire à sa manière est plus fort que tout.

Cet hymne a la liberté et au libre arbitre vous transportera à côté de ces deux personnages dans leur ultime voyage, un beau périple qui leur permet d'aller avec eux au delà de la maladie, au delà de la vieillesse, pour retrouver l'essentiel : l'amour dans ce qu'il a de plus beau, de plus pur et de plus simple. L'amour de ces deux êtres simples, honnêtes, les compagnons de toutes une vie qui n'aspirent qu'à finir leur vie ensemble, tel qu'ils ont vécu les soixante dernières années : l'un à côté de l'autre.

Juste un magnifique roman, à lire bien évidemment...


"(...) John piochant des crakers, tenant à la main le livre de poche de Louis L'Amour que je l'ai déjà vu lire une bonne douzaine de fois. Il doit avoir l'impression de le découvrir à chaque fois. C'est sûr, vu comme ça, nous faisons de grosses économies sur les livres"