Mathilde, 40 ans, fait une brillante carrière dans le marketing, elle est reconnue de tous et surtout de son chef Jacques dont elle est le bras droit. Jusqu’au jour où Mathilde exprime à voix haute un léger désaccord, cette petite dissonance va marquer le commencement de la volonté de son chef de l'anéantir...
Parallèlement, Thibault, médecin également d’une quarantaine d’année, voit sa relation amoureuse arriver à un point de non-retour, être aimé sans retour ce n’est plus possible pour lui.
On va suivre ces deux personnages durant cette journée du 20 mai, dans ce climat oppressant de la ville, qui vous empêche de respirer, qui ne fait que renforcer le mal être de ces deux âmes errantes, qui avancent avec peine dans les dédales d'une vie qui n'est que souffrance et désespoir.
Delphine De Vigan décrit parfaitement la lente et inexorable détérioration de la relation de Mathilde et de son chef, et comment ce dernier arrive sans jamais le dire clairement à la détruire, à anéantir sa confiance, son énergie en quelques mois seulement par petites touches successives, il en fait une bannie. La violence n’est jamais physique et pourtant le comportement de ce chef n’est que ça… On a mal pour elle, on a envie de la faire réagir, on s’indigne, se révolte pour autant que ferions dans sa situation ou dans celle de ses collègues…
L’histoire de Thibault m’a moins touché, même si on retrouve dans ces deux personnages la même lassitude, la même incapacité à se révolter…
Pour moi, il y a également un troisième personnage qui est la ville qui ne fait pas dans le sentiment, qui bouscule, mal traite, avale, recrache, asphyxie ses habitants. Il n’y a plus de place pour l’altruisme, l’autre n’est que celui qui empêche d’avancer (dans la rue, le métro, au travail…).
C’est un roman difficile, qui a quelques longueurs, à ne pas lire si vous êtes déprimés !!! Toutefois, je pense que c’est un livre utile qui décrit parfaitement ce qui peut se passer dans une entreprise en matière de harcèlement, je ne sais plus sur quel blog j’ai lu que tous les DRH de France devrait le lire, je pense qu’effectivement cela devrait être une obligation…
Ce n’est pas un livre enthousiasment, pour mon goût et c’est tout à fait personnel, j’ai ressenti un malaise à la lecture, cette fatalité de la vie, ces personnages en perdition, ce pessimisme, cette lente descente au enfer, tout ceci me gêne quelque part.
Je sais que l’on ne vit pas dans un monde idyllique, et que ce genre de situation se retrouve bien trop souvent. Pour autant, je crois que ce genre de livre n’est pas fait pour moi, ce genre de chronique sociale comme les vielles de Pascale Gautier, n’est pas ce que je recherche dans une lecture, c’est peut-être trop proche de ma réalité quotidienne (juriste en droit du travail, métro boulot banlieue, enfants) … Il ne s’agit pas ici d’enlever le talent de ces écrivains, leurs livres ne m’ont pas déplu loin sans faut mais ce n’est pas ce qui me permet de m’évader…
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