Rosa Candida, Audur Ava Olafsdottir

Arnljotur a 22 ans, il décide de partir de son Islande natale pour aller remettre en état une roseraie au coeur d'un monastère à des milliers de kilomètres de là. Il a perdu sa mère récemment laquelle lui avait transmis sa passion pour l'horticulture. Il est également le père d'une petite fille issue d'une relation d'une nuit. 

Dans une première partie, on suit Arnljotur tout le long de son voyage vers le monastère au gré de ses rencontres... 

Puis, on le suit durant son séjour dans une petite ville inconnue avec comme guide un moine fan de cinéma et à la découverte de sa paternité.

J'avais beaucoup entendu parlé de ce livre et pour une fois je ne suis pas déçue... C'est une belle histoire, pleine de douceur, avec ce héros un peu candide et à l'écoute de ses sentiments et surtout absolument attachant. 

C'est le genre de livre qui fait du bien loin du roman social à la française, hyper réaliste ou du livre confession centré sur un auteur narcissique, on ressort plein de sérénité, avec une envie folle de courir vers la première roseraie qu'on peut trouver pour sentir le doux parfum des roses... C'est le genre de livre que j'ai besoin de lire pour son côté rafraîchissant.

Laissez vous porter par cette histoire qui vous emmènera un peu ailleurs pour quelques heures, vers un monde plus simple, plus poétique et vous oublierez un peu que c'est la rentrée...

Cette lecture me permet de poursuivre le challenge amoureux organisé par l'Irrégulière dans la catégorie divers et le challenge littératures nordiques organisé par Myiuki.

Les raisons du coeur, Mary Wesley

Au printemps 1926, une colonie d'anglais s'est installée dans des hôtels de Dinard où ils profitent joyeusement de leurs vacances... Flora, 10 ans réside avec sa gouvernante au Marjolaine, son père travaille en Inde et ne revient que rarement en Angleterre, sa mère n'a qu'un seul intérêt son mari, ils ne savent que faire de leur fille qu'ils essaient de confier à la première personne qui passe.

Sa route va croiser Cosmo sur une plage où il croit qu'elle va se noyer, puis celle d'Hubert dit Blanco alors qu'elle avance droit dans la mer et qui la sortira de force de l'eau. Enfin, elle admira Félix un beau hollandais devant lequel toutes les filles se pâment.

Cette petite fille intelligente, peu bavarde, et très observatrice va naviguer dans ce petit groupe de gens, et va garder en mémoire ses trois jeunes hommes qui vont venir la hanter  alors qu'elle s'ennuie dans ce pensionnat anglais dans lequel ses parents l'ont laissé.

Celle qui va devenir une jeune fille superbe et follement sensée va recroiser la route de Cosmo, Hubert et Félix  au fil des années et des hasards de la vie.

L'auteur nous dresse le portrait d'une certaine classe sociale anglaise, c'est une critique acerbe et sans concession qui nous montre ces faux semblants et son hypocrisie. Cette gamine se place en fine observatrice de ces gens bien comme il faut où l'on suit des codes préétablis sans aucun esprit critique...

C'est un beau roman, plein d'humour, d'ironie et un peu immoral et je vous en conseille absolument la lecture.

Cette lecture me permet de poursuivre le challenge amoureux organisé par l'Irrégulière dans la catégorie divers.

Rien ne s'oppose à la nuit, Delphine de Vigan

Delphine de Vigan écrit un livre sur sa mère, son passé. A la suite de son suicide, elle éprouve le besoin de se replonger dans le passé de l'histoire familiale de sa mère, elle va recueillir les témoignages, lire les correspondances et les carnets. Elle confie également les difficultés qu'elle éprouve à écrire ce livre mais aussi la nécessité qu'elle a de le faire.

Delphine de Vigan commence par revenir sur l'enfance de sa mère au sein d'une fratrie nombreuses (8) avec des parents peu conventionnels. Lucille est une enfant très belle (qui pose pour des photos de pub) mais aussi très secrète. Le bonheur et l'équilibre familiale se brise avec le décès accidentel d'un des frères, s'en suivront d'autres drames qui pour autant ne briseront pas l'unité familiale même si les secrets et les non dits seront omniprésents.

La deuxième partie du roman nous apporte le point vue de l'auteur sur les évènements qui vont marqués la vie de sa mère et aussi la sienne dans sa vie de femme : son mariage, ses problèmes de comportements, ses internements, sa maladie : la bipolarité, les relations avec ses filles.

J'ai eu beaucoup de difficultés à écrire ce billet car je ne sais pas trop quoi penser de cette lecture... Si j'ai incontestablement apprécié le style de l'auteur, si ce livre ne peut pas laisser indifférent et il m'a effectivement  touché, je suis plus mitigée sur le côté peut être trop intimiste du livre. On a l'impression de regarder par le trou de la serrure cette famille tel un voyeur...

Cette lecture compte pour le baby challenge de livraddict 2012 (littérature contemporaine).

12/20

Le chapeau de Mitterrand, Antoine Laurain

J'avais repéré ce roman chez Ys il y a quelques temps et elle m'avait donné envie de le lire, la bibliothèque de mon village l'ayant acquis récemment je l'avais réservé...

Ce roman nous replonge dans le milieu des années 8O avec une intrigue simple mais originale. En effet, l'auteur nous raconte le changement de vie de Daniel Mercier, simple comptable qui devient directeur financier, lorsqu'il revêt le chapeau de Mitterrand qu'il s'approprie lorsque le président l'oublie dans un restaurant. Ce chapeau va également changer le destin de Fanny et Pierre. Ce chapeau agit un peu comme un talisman qui permet au personne le revêtant d'avoir le courage de se réaliser.

C'est une jolie fable. J'ai eu un peu la crainte que ce roman ne soit que l’énumération de toutes les histoires des personnes ayant porté le fameux chapeau dont la vie a été bouleversée mais l'auteur évite cet écueil dans la deuxième partie du roman, qui se transforme un peu en enquête policière, et dans laquelle Daniel Mercier part à la recherche du chapeau mais il n'y a pas que lui...

Même si j'avais que 7 ans au moment où l'histoire se déroule (en 1986), ce roman me permet de me remémorer cette époque avec une certaine nostalgie :  la mort de coluche,   bernard tapie, dallas, le minitel, les colonnes de Buren ... Ces moments de mon enfance où je regardais champs élysée le samedi soir avec mes parents alors que mes frères sortaient avec leurs copains... Une autre époque, un temps révolu...

C'est donc une agréable lecture et l'on passe un bon moment avec l'ambiance qu'il régna durant les années Mitterrand même si pour ma part je pense que le début (j'allais écrire de son règne...) de son septennat est plus fort en terme de politique (abolition de la peine de mort, loi Auroux, semaine de 39 heures, 5e semaine de congés payés, retraite à 60 ans...) qu'ensuite et donc plus représentatif. 

Challenge Cartable et tableau noir

Georges est à l'intiative d'un nouveau challenge Cartable et tableau noir. 

Je m'y inscrit car j'ai de très bon souvenir d'école, j'ai toujours aimé apprendre, ce challenge me permettra de me replonger dans cette ambiance et dans mes souvenirs...

Le principe est de lire des romans dont l’intrigue principale se situe, en tout ou partie, soit dans une école, soit une université, soit un lycée, bref un lieu d’enseignement. Pourront être aussi inclus les romans dans lesquels le ou les personnages sont profs ou élèves. On peut lire aussi bien des romans adulte que jeunesse à l'exclusion des albums.Ce challenge durera un an : du 1er Août 2012 au 30 septembre 2013.

Vous pouvez retrouver les modalités de ce challenge et une bibliographie indicative sur l'excellent blog de Georges.

Les témoins de la mariée, Didier van Cauwelaert

Marc annonce à ses quatre amis qu'il va épouser une jeune chinoise qui doit arriver le lendemain de Shanghai, il leurs demandent d'être les témoins de ce mariage inattendu. Mais ce dernier meurt avant l'arrivée de sa futur femme, il appartient à lors à ces quatre témoins d'annoncer la nouvelle à l'ex futur mariée dont il ne connaisse rien. Qui est elle? Une jeune femme naïve, une manipulatrice...

Ce roman a quatre voix, celles des témoins, sait nous tenir en alerte par son côté polar,on a envi de  connaître les clés de l'intrigue. On découvre également au fur et à mesure l'interaction entre les personnages, et leurs personnalités... 

L'auteur nous présente une belle histoire d'amitié qui traverse les années et les mésententes. Les personnages sont plutôt attachants, et on peut facilement s'identifier à chacun d'eux même ils ne sont pas toujours parfaitement crédibles...

C'est un livre sympathique on est happé par l'histoire, même si on évite pas certaine facilité et certain cliché notamment avec ses personnages tous riches et beaux, cette fin un peu bâclée et surtout très convenue. J'ai malgré tout trouvé l'idée de départ intéressante et originale, de plus l'intrigue est plutôt bien menée.

Une lecture de détente qui sera vous faire passer un agréable moment mais pas plus même si après tout s'est déjà pas mal!


Ce livre me permet de poursuivre le challenge amoureux organisé par l'Irrégulière dans la catégorie divers.

Un long silence, Mikal Gilmore

Gary Gilmore a été exécuté en 1977 pour le meurtre de sang froid de 2 personnes, au delà des crimes qu'il a commis, ce fait divers a marqué l'histoire des Etats Unis car ce dernier a souhaité que sa condamnation à mort soit exécutée, alors qu'aucune personne ne l'avait été depuis une dizaine d'année aux Etats Unis. Cette histoire a été retranscrite dans Le chant du bourreau de Norman Mailer.

Mikal est le frère de Gary, dans ce roman il tente de trouver l'origine du mal qui a dévasté sa famille en nous livrant leur histoire. Il nous raconte ses origines, sa mère mormone, son père instable et délinquant, ses frères. Il nous décrit les errances de sa famille à travers les Etats Unis, leur pauvreté mais surtout la violence qu'il y règne et dans laquelle les secrets sont nombreux et dévastateurs.

Il ne s'agit nullement pour l'auteur de trouver une excuse à son frère mais bien de tenter de comprendre comment il a pu en arriver là. 

C'est un livre bouleversant qui décrit sans détour la descente en enfer de cette famille américaine. L'influence des mormons, l’omniprésence du secret et de la violence familiale  l'instabilité chronique des parents sont autant de raisons qui nous permettent de comprendre ce qui a conduit les enfants de la famille Gilmore à être des écorchés, des déviants et des délinquants, et pour Gary a devenir un criminel de sang froid.
Si en apparence Mikal s'en sort mieux que ses frères, il est le rédacteur en chef au Rolling Stone magazine, et s'il a pendant longtemps tenté de fuir son passé, il a fini par se rendre compte qu'il était impossible de sortir indemne d'une telle tragédie et d'un telle histoire familiale.

Un livre intimiste, un témoignage révoltant, à lire...

"La vérité, c'est que je ne juge pas du tout durement mes parents. Je ne ressens pas une once de haine ou d'amertumes envers l'un ou l'autre, même si je devrais peut-être. J'aime mes parents. Ces temps ci, ils me manquent terriblement. Mais je dois avouer qu'il y a quelque chose d'ironique dans le fait que je me penche sur ma propre famille : dans un monde meilleur, je ne raconterais pas cette histoire, parce que cette histoire ne se serait jamais produite. Dans un monde meilleur, mes parents ne se seraient pas rencontrés - ou du moins ils ne seraient pas mariés et n'auraient pas fondé un foyer. Dans un monde meilleur, je ne serais jamais né.

Frank Gilmore et Bessie Brown étaient deux êtres pitoyables et misérables. Je les aime, mais je dois dire ceci : c'est une tragédie qu'ils aient eu des enfants."

Bilan juillet

Ce mois ci j'ai lu 6 romans et 2 bandes dessinées. 

Parmi ces romans, aucun coup de coeur, (serais je difficile?), ni d'ailleurs aucune déception. J'ai donc passé d'agréable moment avec l'ombre du vent et la reine des lectrices. J'ai apprécié l'humour anglais avec la mise à nu des époux Ransome. J'ai frissonné avec l'excellent roman d'Emmanuel Carrère : la classe de neige, et je me suis remémoré un fait divers avec l'adversaire avec le côté psychologique en plus. Enfin, je me suis plongée dans le pire de l'âme humaine avec le rapport Brodeck.

Je me rends compte en faisant ce bilan que j'ai peu diversifié mes lectures en terme d'auteur, il faudra que j'y remédie dans mes prochains achats, mais il est vrai aussi que lorsque je découvre et apprécie un auteur,j'aime bien lire plusieurs oeuvres de celui ci.

Concernant les bandes dessinées, j'ai eu un vrai coup de coeur pour poulet aux prunes de Marjane Satrapie, j'ai également découvert Guy Delisle avec ses chroniques de Jérusalem qui apportent une vision de la vie quotidienne de cette ville. Je m'étais dit qu'il serait temps pour moi de découvrir autre chose en BD que les Tintin de mon enfance, et je n'ai vraiment pas été déçue!

J'avais aussi décidé de freiner mes achats, de privilégier les livres de ma PAL et les emprunts de la bibliothèque. J'ai acheté "que" cinq livres ce mois ci, et parmi mes 8 lectures, 3 (dont l'ombre du vent que je traînais depuis un moment et que j'ai sorti de  ma PAL grâce à ma première lecture commune avec Ingannmic) provenaient de ma PAL et 5 de la bibliothèque. Je suis donc plutôt contente d'avoir à peu près respecter mes résolutions... 

Enfin, mon rythme de lecture est plus lent pour moi en ce moment à cause des vacances car j'ai mes deux affreux adorables garçons (18 mois et 4 ans) avec moi, et ce n'est pas facile de trouver un moment tranquille pour lire, mais c'est aussi bon de profiter du soleil et des moments de détente avec eux avant de reprendre le rythme et le quotidien de la rentrée.